La valeur ajoutée:
A la nomenclature des produits correspond une nomenclature des branches (à l’exception du commerce qui est une branche mais pas un produit). Une branche est en effet le regroupement des unités de P(Production) homogène qui produisent le même bien ou le même service à partir des autres produits de la nomenclature. Cette dernière précision est indispensable : si la branche automobile, par exemple, était l’ensemble des unités qui produisent des automobiles, la définition serait trop extensive car il faudrait alors y inclure les unités qui produisent l’acier, l’énergie, le verre, etc., nécessaires à la P d’automobiles.
ou seulement à une partie de celle-ci. C’est ainsi que Renault (unité Institutionnelle) est éclaté en unités de P homogène aussi nombreuses que le requiert la nomenclature compte tenu de la diversité de ses activités (machines-outils, bâtiments…).
La P d’une branche X est en principe identique à la valeur du produit X (exceptions). Mais la valeur produite par cette branche est inférieure à cette P. Curieux mais évident. Lorsque la branche X produit le bien X, la valeur de celui-ci contient la valeur de produits que la branche a utilisés sans les avoir produits. La valeur des automobiles produites contient par exemple la valeur de pneus, de verre, d’acier, d’énergie, etc., produits par d’autres branches (ce sont des ( :i pour la branche automobiles). La valeur réellement produite par la branche n’est donc pas celle des automobiles mais celle qu’elle a ajoutée par son activité aux différentes CI qu’elle a dû utiliser au cours du processus de P. Cette valeur qu’elle a ajoutée est… la valeur ajoutée (VA). La VA de la branche est donc l’excédent de la valeur des biens ou services produits sur la valeur des biens et services intermédiaires consommés pour les produire. Elle représente la valeur nouvelle créée au cours du processus de P. La VA de la branche est donc la différence entre la P de la branche et les CI utilisées par la branche (attention ! La branche a une VA mais le produit ne peut pas en avoir car il n’a pas d’activité…).
En fait, cette VA ne correspond pas exactement à l’apport productif de la branche… Plus précisément, cette VA est brute. Car, pour produire, la branche n’a pas seulement absorbé des CI ; elle a aussi usé des machines et des bâtiments. Bref, elle a consommé du capital fixe produit antérieurement par d’autres branches. Autrement dit, la mesure exacte de l’apport productif de la branche n’est pas la VA brute (c’est- à-dire P de la branche moins CI de la branche) mais celle-ci moins la consommation de capital fixe (CCF) : c’est la VA nette. La CCF est la dépréciation subie par le capital fixe pendant la période à cause de son usure ou de son obsolescence. Son évaluation repose sur des analyses et des hypothèses qui peuvent être un peu acrobatiques (la comptabilité nationale n’est pas une source adaptée, notamment parce qu’elle obéit à des règles fiscales). Dans ces conditions, les différents soldes de la CN (comme la VA) sont traditionnellement présentés bruts (la nouvelle CN y ajoute aussi des soldes nets). Depuis 1978, la VA nette a été en moyenne inférieure de 15 % à la VA brute (210 milliards d’euros, soit 13 % en 2004). Lorsque nous ne le précisons pas, dans ce livre, la VA est brute. La somme des VA est additive pour l’ensemble de l’économie, mais ce n’est pas vrai pour la somme des productions à cause des doubles comptes : par exemple, ajouter la production de pneus, la production de vitres pour automobiles et la production d’automobiles revient à compter deux fois les pneus et les vitres.
Le PIB et l’équilibre des ressources et des emplois en biens et services:
L’équilibre comptable des ressources et des emplois d’un produit s’écrit:
P + IM + MC + MT + IP – SP = CI + DC + FBCF + VS + EX.
Cet équilibre peut être écrit pour tous les produits de la nomenclature. Si l’on additionne membre à membre ces équilibres ressources- emplois, on obtient un équilibre général qui s’écrit exactement comme l’équilibre précédent, mais où P est maintenant la valeur de la production de tous les produits (elle est égale à la production des branches correspondantes — voir p. 21 — c’est-à-dire de toutes sauf la branche commerce — p. 15 — et la branche transport pour la partie correspondante aux MT, où MC représente toutes les marges commerciales payées sur les produits par les acquéreurs, MT toutes les marges de transport, IM toutes les importations, etc. Comme la P de la branche commerce est mesurée par la somme des marges commerciales (p. 15), nous pouvons remplacer dans l’équilibre général la somme des marges par la P de la branche commerce ; par un raisonnement identique, nous pouvons remplacer les marges de transport par la P équivalente de la branche transport. Ces deux remplacements permettent de simplifier l’écriture de l’équilibre général de l’économie :
P + IM + IP – SP = CI + DC + FBCF + VS + EX
MC et MT ont disparu car P est maintenant la valeur de la production de toutes les branches y compris celles du commerce et du transport (somme de la P de tous les produits et de la P du commerce et du transport). Cet équilibre général des ressources et des emplois en produits doit se lire ainsi : les ressources sont les productions de toutes les branches et les importations (on ajoute à ces deux éléments les impôts sur les produits nets de subventions sur les produits parce qu’ils sont mesurés aux prix de base et que l’on souhaite les obtenir aux prix d’acquisition) ; ces ressources sont nécessairement égales à la somme de toutes les utilisations.
Toutefois, ce résultat n’est pas très intéressant… Cet équilibre ne nous indique pas réellement de quelles quantités l’économie nationale dispose pour les différents emplois finals. Une partie des ressources est en effet utilisée pour produire ces mêmes ressources, c’est-à-dire absorbée par de la CI. Pour remédier à ces deux inconvénients, il suffit de retirer la CI de chacun des membres de l’équilibre ressources-emplois. Cela fait disparaître la CI du côté droit qui ne comprend donc plus que des emplois finals. Du côté des ressources apparait la VA de l’économie puisque la P des branches diminuée de toutes les CI est égal à la somme des VA des branches. On peut donc écrire (entre parenthèses, ce que chaque élément représente en % du PIB en 2007) : VA (90) + IM (28) + IP (11) – SP (1) = DC (80) + FBCF (21) + VS (1) + EX (26).
la VA est mesurée au prix de base (puisque la P l’est). La somme des VA augmentée des IP nets des SP donne la VA au prix d’acquisition égale par définition au PIB (produit intérieur brut, brut parce que les VA sont brutes). Le PIB apparaît ainsi comme la valeur, au prix du marché, des biens et services produits par des unités résidentes et disponibles pour des emplois finals.
L’équilibre général ressources-emplois en produits s’écrit en définitive : PIB + IM = DC + FBCF + VS + EX. C’est la relation la plus synthétique entre les opérations sur biens et services d’une économie donnée. À ce litre, elle est un cadre commode pour présenter des prévisions économiques ou des comparaisons spatiales ou temporelles. La transformation de cette relation montre que le PIB est nécessairement la somme de la demande intérieure (DC + FBCF + VS) et du solde extérieur (EX – IM) puisque PIB = DC + FBCF + VS + EX – IM.
Production(P)
Comptabilité Nationale(CN)
La consommation intermédiaire (Cl)
La dépense de consommation finale (DC)
La formation brute de capitol fixe (FBCF)
Les exportations (EX)
La variation des stocks (VS)
subventions sur les produits (SP)
impôts sur les produits (IP)
marges commerciales (MC)
marges de transport (MT)
Importation(IM).
Vidéo : La valeur ajoutée:
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La valeur ajoutée: