Concentration
Action de rassembler ou de réunir en un même centre, en un même point ou en un même espace, des éléments dispersés ou épars, aboutissant à donner plus de pouvoirs à ce centre, à ce point, ou à cet espace.
L’effet d’augmentation du pouvoir permet d’éviter de s’en tenir au seul sens courant de réduction des éléments ou du volume. La concentration est aussi une augmentation de la sphère d’influence économique de la taille d’un centre par fusion, par fission (création de filiales, succursales, prises de participation).
1° La concentration industrielle est la réunion et le développement de divers types d’industries en une même zone géographique.
2° La concentration technique est un rassemblement de moyens de production en un nombre réduit d’établissement de taille croissante. On parle encore de concentration de la production.
3° La concentration financière ou concentration du capital est la réunion d’entreprises qui se placent directement ou indirectement sous une direction financière commune qui est soit une banque contrôlant diverses sociétés, soit une société mère qui contrôle des filiales ou des entreprises où elle possède une prise de participation lui donnant un minorité de blocage. La concentration financière prend le nom de Holding ou de Groupe et elle est souvent la forme conglomérale, c’est-à-dire d’un ensemble de filiales dans les produits sont sans aucun lien technique.
4° La concentration économique est au sens large l’ensemble des formes précédentes et au sens étroit la tendance à l’augmentation de la dimension des entreprises soit par l’élimination concurrentielle soit pas extension sectorielle et géographique des activités et des débouchés de l’entreprise.
L’élimination concurrentielle est une concentration horizontale. C’est le regroupement d’entreprises fabriquant le même produit, recherchant des économies d’échelles (pour abaisser les coûts de production) et l’augmentation du pouvoir de négociation (pouvoir de domination) face aux clients et aux fournisseurs. Le stade ultime de la concentration horizontale est le monopole.
L’extension du circuit productif de l’entreprise peut prendre plusieurs formes :
– l’intégration ou concentration verticale qui est un regroupement des entreprises situées aux différents stades du processus productif (filières industrielles). Son objectif est d’une part la réduction des coûts par suppression des marges bénéficiaires des stades intermédiaires entre la matière première et le produit fini et, d’autre part, d’assurer la sécurité, soit des approvisionnements (intégration ascendante) soit des débouchés (intégration descendante);
– la diversification ou conglomérat est un regroupement d’entreprises dont les productions sont situées dans des branches d’activités différentes et non complémentaires techniquement. L’objet est financier. Il s’agit d’améliorer la rentabilité des capitaux en répartissant les risques sur plusieurs activités en application de l’adage « ne jamais mettre ses œufs dans le même panier ». On parle de firme multiproduits ou de firmes multibranches, bien que ces expressions n’indiquent nullement l’absence de liens de complémentarité.
Les modalités techniques, juridiques et financières des concentrations économiques sont nombreuses :
– fusion ; les entreprises A et B disparaissent pour constituer une entreprise unique C;
– fusion-scission : disparitions d’une société par la transmission de son patrimoine à des sociétés nouvelles ou pré-existantes, moyennant attribution aux associés de la société scindée de parts ou d’actions issues de la scission :
– absorption : une entreprise transmet à une autre entreprise préexistante tout son patrimoine;
– prise de participation: une entreprise acquiert des actions dans une autre entreprise sans en détenir la majorité;
– la filialisation : détention par une société-mère de plus de 50 % du capital d’une société dite filiale;
– la sous-traitance et l’impartition qui permettent d’avoir les avantages de la concentration verticale sans courir les risques liés à la concentration juridique du capital.
La concentration géographique est une concentration horizontale du point de vue de l’espace. Elle peut être une concentration horizontale au sens de production dans une seule branche par réduction de la concurrence sur plusieurs espaces territoriaux (régionaux ou nationaux). Elle peut être une concentration horizontale et conglomérale par la production de différents biens dans plusieurs espaces. La concentration géographique au niveau international se manifeste par le phénomène de la firme multinationale. Les motivations de la multinationalisation sont multiples : recherche de biens au coût de production faible, à législation avantageuse, aux débouchés importants, à stabilité politique assurée, etc.
Concentration (Courbe et coefficient de-) [Méth.]
Méthode d’appréciation de l’inégalité de répartition d’une variable entre les individus d’une population statistique. Par exemple, pour les entreprises d’un même secteur, on indiquera que 20 % des entreprises réalisent 80 % du chiffre d’affaires du secteur.
La courbe de concentration est établie en mettant, en abscisse, les pourcentages cumulés des entreprises par ordre de chiffres d’affaires croissants et, en ordonnée, les pourcentages cumulés correspondants du chiffre d’affaires du secteur. La courbe s’écarte d’autant plus de la 1er bissectrice que l’inégalité est plus grande entre les entreprises, c’est- à-dire que le secteur est plus concentré. La surface comprise entre la courbe et cette bissectrice mesure le coefficient de concentration de Gini.
Concentration (focalisation) [Strat. man.]
Choix stratégique à l’intérieur d’une industrie ou d’un secteur d’activité consistant à ne retenir qu’un segment limité (niche). L’entreprise – le plus souvent de petite taille – qui suit une telle stratégie cherche à exploiter un avantage concurrentiel auprès d’une cible de clientèle relativement étroite.