Charge
Charge [Compt.]
1° En comptabilité, toute dépense dont l’effet est inférieur à la durée de l’exercice.
les charges font l’objet de plusieurs classifications :
a) Charges incorporables et charges non incorporables.
b) Charges supplétives et charges constatées.
c) Charges directes et charges indirectes.
d) Charges fixes ou de structures et charges variables (proportionnelles ou non). Cette distinction est utilisée dans les méthodes du direct costing de l’imputation rationnelle.
e) Charges par nature et charges par destination. On distingue les charges d’exploitation, les charges financières et les charges exceptionnelles.
2° Quantité de travail exprimée en heures de travail ou en nombre ou en volume de produits que doit fournir un sous-ensemble de l’entreprise – usine, atelier, services, un poste de travail, etc., pour satisfaire au carnet de commande en cours dans des délais donnés.
Charges à payer [Compt.]
Charges nettement précisées quant à leur objet qui doivent être rattachées à l’exercice qu’elles concernent au moment de ses écritures d’inventaire bien que leur échéance ou leur montant puissent être incertain du fait de la non-réception des pièces justificatives par exemple. Elles vont donc intervenir dans le compte résultat (par le biais des comptes de charges par nature correspondante) et dans le bilan (en tant que dette) de l’exercice en question.
Charges à répartir sur plusieurs exercices [Compt.]
Elles se composent des charges différées et de certains frais concernant plusieurs exercices tels que les frais d’émission d’un emprunt qui peuvent être répartis sur la durée de l’emprunt qui les a générés. Il s’agit donc d’une exception au principe de déduction du résultat d’un exercice de toutes les charges qui ont été consommées durant cet exercice. Autre exemple : les frais d’acquisition des immobilisations (droits de mutation, honoraires, frais d’actes, commissions…).
Charges calculées [Compt.]
Les charges calculées sont des charges dont le montant est évalué selon des critères appropriés.
En comptabilité analytique, pour le calcul des coûts seront distinguées :
• les charges de substitution parmi lesquelles figurent :
– les charges d’usage qui se substituent aux amortissements fiscaux,
– les charges étalées qui remplacent les dotations aux provisions de la comptabilité générale,
– la valeur de remplacement des matières ou une valeur conventionnelle de sortie qui prend la place de la valeur des matières à utiliser en comptabilité générale;
• les charges supplétives.
Charges constatées d’avance [Compt.]
Charges enregistrées durant un exercice mais se ne rapportant pas à cet exercice car la fourniture ou la prestation n’interviendra qu’au cours de l’exercice (ou d’un exercice) suivant. Ne concernant pas l’activité de l’exercice qui s’est terminé, les montants correspondants sont enlevés des charges et mis à l’actif du bilan dans un compte équivalent à un compte de créance sur l’exercice (ou un des exercices) suivant(s) – compte intitulé « charges constatées d’avance » -, puis repris (par écriture inverse) dans les comptes de charges adéquates dès l’ouverture du prochain exercice. Le compte « charges constatées d’avance » est utile pour affecter à un exercice les seules charges qui l’intéressent.
Charges d’activité
Charges opérationnelles.
Charges d’usage [Compt.]
En comptabilité analytique, les charges d’usage sont des charges qui se substituent, pour le calcul des coûts, aux charges d’amortissement constatées en comptabilité générale. Les charges d’usage diffèrent des dotations aux amortissements sur trois points fondamentaux :
– la charge d’usage d’une immobilisation est obtenue à partir de sa valeur actualisée et non de sa valeur d’acquisition. La charge d’usage tend donc à fournir une dotation pour un renouvellement effectif de l’immobilisation,
– la charge d’usage retient la durée probable d’utilisation de l’immobilisation, au moment où elle est calculée. Cette durée est donc souvent différente de la durée fiscale retenue pour calculer les amortissements de la comptabilité générale,
– la charge d’usage est incorporée aux coûts tant que l’immobilisation est en service quelle que soit sa situation vis- à-vis de l’amortissement fiscal.
Charges de structure [Compt.]
Charges liées à l’existence même de l’entreprise et de son outil de production et/ou de distribution. Elles correspondent, pour chaque période, à une capacité de production déterminée. Les charges de structure varient par paliers, chaque palier indiquant un changement de structure augmentant (investissement) ou réduisant (désinvestissement), la capacité de production de l’entreprise ou d’une partie de l’entreprise (d’un centre de responsabilité par exemple…). Entre deux paliers, l’hypothèse de fixité des charges de structure est couramment admise (ignorance des changements de prix ou de coût de certaines natures de charges fixes).
Charges directes [Compt.]
Le plan comptable général les définit comme des charges qu’il est possible d’affecter immédiatement sans calcul intermédiaire au coût d’un produit déterminé. Par extension, les charges seront considérées comme directes lorsqu’elles sont susceptibles d’être affectées sans ambiguïté non seulement à un produit, mais à une commande, ou une famille de produits, à une activité particulière, à un centre d’analyse (charges semi-directes)…
Charges étalées [Compt.]
Charges qui, en comptabilité analytique, se substituent aux dotations aux provisions inscrites en comptabilité générale.
Charges fixes
Charges de structure.
Charges incorporables [Compt.]
Charges dont l’incorporation aux coûts est jugées raisonnable par le chef d’entreprise. Elles peuvent comprendre aussi bien des charges enregistrées en comptabilité générale que des charges fictives (exemples : la rémunération du travail de l’exploitant dans les entreprises individuelles ou la rémunération conventionnelle des capitaux propres) ou des charges qui se substituent aux charges de la comptabilité générale (cas des amortissements calculés sur la valeur de remplacement… ).
Charges incorporées [Compt.]
Montant des charges à retenir pour déterminer les coûts d’une période.
Charges indirectes [Compt.]
Charges qui nécessitent un calcul intermédiaire pour être imputées au coût d’un produit déterminé. Le verbe « imputer » se rapporte donc exclusivement aux charges indirectes.
Charges mixtes [Compt.]
Charges qui, pour des raisons de commodité, d’économie, d’organisation, se composent à la fois de charges fixes et de charges variables dont la part respective non saisie à l’origine sera déterminée par l’utilisation de méthodes diverses (graphique, statistiques…).
Charges modulables [Compt.]
Charges qui, comme les charges de structure, n’évoluent pas avec le niveau d’activité de l’entreprise ou celui d’une de ses parties, mais qui peuvent être diminuées sans modifier le potentiel de
production existant (contrairement à une contraction des charges de structure). Il s’agit donc de charges fixes réversibles telles que les dépenses de réception, de publicité, de déplacements, de recherche…
Charges non incorporables [Compt.]
Charges qui, du fait de leur caractère, ne doivent pas intervenir dans le calcul des coûts de l’entreprise désirant obtenir des coûts significatifs d’une période à une autre. Seront donc exclues des charges à incorporer aux coûts les charges présentant un caractère exceptionnel ou ne relevant pas de l’exploitation normale et courante de l’entreprise d’après l’appréciation de son responsable (exemples des charges exceptionnel¬les, des dépenses ne restant pas à la charge de l’entreprise, des impôts sur les bénéfices, de la participation des salariés…).
Ces charges non incorporables enregistrées en comptabilité générale viendront gonfler les différences de traitement comptable qui, en fin d’exercice, permettront de vérifier que le résultat de la comptabilité analytique correspond bien au résultat de la comptabilité générale.
Charges opérationnelles [Compt.]
Charges liées au fonctionnement de l’outil de production et/ou de distribution de l’entreprise. Elles sont donc fonction notamment du degré d’utilisation et du rendement des moyens employés pour mettre en activité le potentiel productif de l’entreprise ou celui d’une de ses parties. Les charges opérationnelles sont le plus souvent variables avec le niveau d’activité de l’entreprise ou de la division de l’entreprise suivie sans que cette variation soit nécessairement proportionnelle (si toutefois, c’est le cas – rare en pratique – les charges opérationnelles sont appelées charges proportionnelles).
Charges par destination [Compt.]
Charge reclassée en comptabilité analytique, affectée ou imputée à un coût.
Charges par nature [Compt.]
Charge correspondant à un compte du plan comptable
Charges payées d’avance [Compt.]
À la fin d’un exercice, charges qui ont été comptabilisées dans cet exercice alors qu’elles concernent en tout ou en partie un exercice ultérieur.
Charges proportionnelles
Charges opérationnelles.
Charges récurrentes [Compt.]
Syn. : Dépense de fonctionnement et d’entretien, Dépense liée.
Elle est la conséquence d’une dépense initiale.
Charges semi-directes [Compt.]
Il s’agit de charges incorporables fixes ou variables, indirectes par rapport aux produits dont il faut calculer les coûts, mais directes par rapport aux centres d’analyse ou aux sections aux coûts desquels elles peuvent être rattachées sans aucune répartition préalable.
Charges semi-variables [Compt.]
Certaines charges comprennent une partie fixe et une partie variable. La modélisation des coûts implique de différencier ces deux catégories de charges soit par une analyse à priori, par exemple séparer la partie abonnement (fixe) de la partie consommation (variable) d’une quittance de téléphone, soit d’effectuer un ajustement linéaire à partir d’un échantillon de l’évolution des charges en fonction de l’activité.
Charges sociales [Fin.]
Charges qui correspondent aux cotisations patronales et aux cotisations salariales qui ont pour affectation en France :
– les assurances sociales (assurance maladie, maternité, invalidité, décès, assurance vieillesse et assurance veuvage);
– les allocations familiales;
– l’assurance chômage;
– l’assurance accidents du travail;
– les retraites complémentaires;
– la participation des employeurs à la construction et au logement.
À cela s’ajoutent d’autres charges obligatoires sur les salaires : la participation à la formation professionnelle continue, la taxe d’apprentissage, la taxe sur les salaires, parfois le versement transport.
Charges supplétives [Compt.]
Charges n’apparaissant pas en comptabilité générale (pour des raisons fiscales ou, plus généralement, juridiques) mais que la recherche de coûts normaux et économiques comparables avec ceux d’autres entreprises (non soumises aux mêmes contraintes juridiques), exerçant le même type d’activité, exige de retenir (ex. : rémunération du travail de l’exploitant, rémunération conventionnelle des capitaux propres).
Les charges supplétives font partir des différences de traitement comptable qui permettent en fin d’exercice de vérifier l’égalité Résultat de la comptabilité analytique = Résultat de la comptabilité générale.