Darwinisme
darwinisme (Néo-) [Strat. man.]
Courant de pensée fondé sur la théorie de l’évolution des espèces énoncée par Ch. Darwin dans la première moitié du XIXe siècle et sur les algorithmes génétiques de G. Mendel puis de H. de Vries. Les mécanismes mis en œuvre intéressent de manière analogique des théories traitant de l’évolution des systèmes sociaux. Ainsi certaines approches en théorie des organisations considèrent une firme comme un système ouvert sur son environnement, en compétition pour y obtenir les ressources rares nécessaires à sa survie. Sa capacité à obtenir ces ressources dépend de la qualité de son organisation, et de son aptitude à réagir dans son milieu. L’évolution des formes organisationnelles est le produit d’un mécanisme de sélection naturelle.
Le néo-darwinisme considère que les phénotypes (qui déterminent les caractères visibles de l’être) sont influencés à la fois par les génotypes (les gènes héréditaires de l’être) et par l’expérience qu’a le système de son milieu. Cependant, cette expérience n’a pas d’influence à rebours sur les génotypes. On considère que les génotypes peuvent connaître une mutation lors de la combinaison des informations issue de la reproduction. Ce sont les transformations qui se révéleront par chance les plus pertinentes par rapport au milieu qui pourront être perpétuées par la descendance des vainqueurs dans la lutte pour la survie. En théorie des organisations, les routines jouent le rôle des gènes héréditaires, transmis aux différentes générations d’individus qui rejoignent l’entreprise. Le néo-darwinisme considère alors que les apprentis¬sages locaux faits dans le milieu d’activité ne sont pas susceptibles de transformer les routines foncières de l’organisation. Avec le temps, celles-ci deviennent trop interdépendantes pour pouvoir être modifiées. L’évolution au niveau de l’individu n’est possible qu’au travers de la mutation aléatoire des routines, généralement par «non en fonction d’un programme volontariste de changement. L’évolution est essentiellement analysée au niveau des populations de firmes où des for¬mes d’organisation concurrentes entrent en compétition pour obtenir des ressources vitales. Le changement d’organisation dans un domaine d’activité s’explique par l’intrusion de nouveaux entrants dont l’organisation s’est révélée plus performante, et qui ont éliminé les firmes caractérisées par les anciennes structures organisationnelles. Les formes anciennes ne pourront survivre que dans des zones protégées de l’entrée des concurrents, comme certaines formes animales avaient pu survivre sur des îles éloignées.
Une vision alternative de l’évolution, utilisée en sciences sociales est le Lamarckisme.