Gestion des connaissances
Traduction de Knowledge management (sigle : KM) qui désigne la gestion de l’information à caractère non publique en ce que cette information n’est pas initialement partagée. À ce titre la gestion des connaissances est un aspect à la fois de l’intelligence économique, de la gestion des ressources humaines tout en en constituant aussi un aspect de la gestion des systèmes techniques d’information. En d’autres termes, elle doit permettre d’obtenir le meilleur résultat possible de l’association homme-ordinateur en utilisant de manière consciente, ordonnée, partagée et opérationnelle l’ensemble des connaissances pertinentes des hommes dans une organisation en vue d’atteindre les objectifs attribués à cette organisation. La gestion des connaissances ou, indifféremment, la gestion des savoirs peut donner lieu à quatre types d’analyses, selon C. Despres et D. Chauvel (« Cartographier le management des connaissances », L’Art du management de l’information, Supplément de Les Échos, 17 décembre 1999) : le processus cognitif, la nature des connaissances (explicites ou formalisées, d’une part, et tacites ou implicites, d’autre part) l’acteur pris en compte (connaissances individuelles, connaissances partagées ou connaissances collectives ou encore du groupe, de l’organisation), le contexte de l’utilisation des connaissances. Les auteurs insistent sur l’importance du savoir tacite, qui est non codifiable et donc non facilement diffusable et partageable dans l’organisation.
Le savoir opératif individuel, ou connaissance pratique, est attaché à la personne dans l’exercice normal de son activité devient un savoir spécifique crucial qui risque de manquer à l’entreprise en cas de départ de l’acteur qui détient ce capital. Ce savoir implicite ou tacite signifie que « nous savons plus que ce que nous pouvons dire », selon la formule J.-L. Ermine ( « la gestion des connaissances : pour passer de l’information à la connaissance », Bases, avr.1999). Le problème important est donc, en termes de gestion des connaissances passer du tacite à l’explicite, c’est ce que Nonaka appelle l’articulation ou la formalisation dans sa matrice des quatre états de la connaissance. La deuxième état important est la socialisation qui suppose que l’explicite soit d’abord intériorisé (troisième état) par chacun après qu’il ait été combiné avec d’autres connaissances explicites (quatrième état). Le plus difficile dans cette opération de la socialisation des connaissances, pour ceux qui analysent les rapports de pouvoir dans les organisations, est d’obtenir l’adhésion du salarié qui en faisant partager ses connaissances réduit sa zone de pouvoir.
La gestion des connaissances ne se réduit à cette seule perspective. On peut en effet opérer d’autres distinctions comme celles du Forrester Research Institute qui propose trois types de connaissances : le « know-what » (faits, observations et opinions), le « know-how » (le savoir-faire, le métier de l’entreprise, le « know-who » (répartition des compétences).