La FBCF élargie:
Avant le système actuel, la FBCF correspondait à la valeur des biens durables acquis pendant une période pour être utilisés pendant plus d’un an dans le processus de production (à la valeur de ces biens était jointe celle de certains services comme les honoraires des architectes pour les bâtiments). La conception de l’investissement est maintenant moins restrictive : une partie de l’investissement immatériel est prise en compte, ce qui doit conduire à une croissance plus rapide de la nouvelle FBCF puisque la part de l’immatériel ne cesse de croître.
La FBCF est définie comme la valeur des acquisitions (nettes de cessions) d’actifs fixes par les producteurs résidents. L’acquisition n’est pas nécessairement un achat, elle peut être le résultat d’une production pour emploi final propre (entreprise produisant un bâtiment ou un logiciel pour elle-même).
L’actif est fixe non pas parce qu’il est physiquement durable mais parce qu’il peut « être utilisé de façon continue ou répétée » (SCN 93 et SEC 95) pendant plus d’un an. Les actifs fixes peuvent être corporels ou incorporels. Parmi les actifs corporels prennent notamment place machines, logements, autres bâtiments ou ouvrages de génie civil (routes, ponts…), ainsi que la valeur des grosses réparations des ces actifs.
Les actifs incorporels comprennent les acquisitions de logiciels (8 % de la FBCF en 2007), les dépenses de prospection minière et pétrolière (à peu près nulles sur le territoire français), et les acquisitions
d’œuvres récréatives, littéraires ou artistiques originales, y compris audiovisuelles (autour de 0,7 % de la FBCF), parce qu’on considère que ces œuvres permettent de produire des services — généralement consommés par les ménages — pendant plusieurs années après leur production.
Les concepteurs ont été timides dans l’extension du champ de la FBCF puisque cette dernière exclut toujours la recherche- développement (R&D). du moins jusqu’à la ajoutée industrielle) [Guellec, 1999]. Ont été aussi écartées, mais de façon plus consensuelle, les dépenses pour la formation, les grandes campagnes de publicité et la constitution de réseaux commerciaux.
D’une façon générale, on peut s’étonner de la cohérence de la nouvelle notion de FBCF : elle rejette la R&D, mais intègre les acquisitions de biens durables des armées sauf lorsqu’elles ne peuvent pas avoir d’utilisation civile (les systèmes d’armes sont ainsi exclus parce que, « bien qu’étant durables, ce sont des biens à usage
En 2007, la FBCF de la France est composée de produits industriels pour 26 % de sa valeur, de produits de la construction (BTP) pour 50 % et de services pour 24 %. La même année, 49 % de la FBCF sont réalisés par les sociétés non financières, 3 % par les entreprises individuelles, 15 % par les administrations publiques, 28 % par les ménages (logements) et 4 % par les sociétés financières.
Ne pas confondre la FBCF et la formation brute de capital qui est la somme de la FBCF, de la variation des stocks et des «acquisitions moins les cessions d’objets de valeur » (pierres et métaux précieux, bijoux, antiquités, objets d’art…).
Ces plus-values ou moins-values sur stocks sont considérées dans les comptes de variation de patrimoine. La valeur des stocks peut aussi varier en raison des entrées du produit dans le stock ou des sorties. La VS ne désigne que ce phénomène ; elle est mesurée par la différence entre les entrées du produit en stocks (évaluées au prix du jour d’entrée) et les sorties (évaluées au prix du jour de sortie). Il s’agit donc de la différence de valeur entre deux flux. Lorsque la VS est positive (entrées supérieures aux sorties), c’est parce qu’une partie des ressources en produit (P + IM) n’a été utilisée ni en CI, ni en DC, ni en FBCF, ni en EX. Cette VS est un emploi (une utilisation) du produit. Lorsque la VS est négative (entrées inférieures aux sorties), on dispose d’une ressource supplémentaire qui s’ajoute à la P et aux IM. On convient de considérer cette ressource comme un emploi négatif, ce qui permet de toujours considérer la VS du côté des emplois dans l’équilibre ressources-emplois. La VS comprend aussi la valeur des produits en cours de production à la fin de la période.
Il existe des catégories de produits qui sont susceptibles d’être consommées de façon intermédiaire et finale, d’être stockées et exportées et d’être employées en FBCF. Le produit « automobiles et pièces détachées pour automobiles », par exemple, peut être l’objet d’une CI (chez les garagistes), d’une DC (achats des ménages), d’une FBCF (achats des entreprises), d’une VS et d’une EX. Toutes ces utilisations ne sont pas possibles pour tous les produits. L’acier, par exemple, ne peut pas être une DC ou une FBCF puisqu’il doit d’abord être transformé (CI).
Dans la mesure où la VS est considérée comme un emploi du produit, il y a par définition égalité du total des ressources au total des emplois. Pour chacun des produits de la nomenclature, on a donc (c’est en quelque sorte le principe de Lavoisier de la CN) : P + IM = CI + DC + FBCF + VS + EX. Il est essentiel de bien comprendre que cet équilibre des ressources et des emplois d’un produit est nécessairement vérifié. C’est un équilibre comptable et non un équilibre économique. Il est par exemple réalisé même si d’énormes quantités du produit n’ont pu être vendues pendant la période (dans ce cas la VS sera importante). En pratique, l’équilibre se présente d’une façon un peu moins simple.
Production(P)
Comptabilité Nationale(CN)
La consommation intermédiaire (Cl)
La dépense de consommation finale (DC)
La formation brute de capitol fixe (FBCF)
Les exportations (EX)
La variation des stocks (VS)
subventions sur les produits (SP)
impôts sur les produits (IP)
marges commerciales (MC)
marges de transport (MT) ; Importation(IM).