La formation du revenu des SNF:
le premier des comptes courants des (sociétés non financières) est le compte de production . Leurs seules ressources (à droite du compte) sont ce qu’elles ont produit : production marchande et produc- ). Cette P de 2 418,7 est évaluée au prix de base (donc hors impôts sur les produits mais avec les autres impôts sur la production, et avec les subventions sur les produits mais pas les subventions d’exploitation ; si cette parenthèse ne vous semble pas évidente, retournez). Pour produire, les SNF ont employé (absorbé) 1461,6 de CI diverses. Leur apport à l’économie est i li me la différence, c’est-à-dire le solde du compte (différence entre les ressources et les emplois qu’on écrit du côté des emplois pour équili- liicr le compte). Ce solde est la valeur ajoutée brute (les soldes sont aussi publiés nets. La VA est le bon indicateur de l’activité îles SNF, contrairement au chiffre d’affaires (somme des ventes) qui est un critère souvent mis en avant dans la presse ou par les managers (à chiffre d’affaires identique, deux sociétés peuvent avoir des CI très différentes). Le TES montre que le poids de la VA dans la P (notion proche du chiffre d’affaires) est en 2007 de 25 % dans l’industrie, de 44 % dans la construction et de 57 % dans les services marchands.
la VA est une ressource pour les SNF. Elle leur permet de distribuer des revenus et, si elles parviennent à en conserver, d’augmenter leur richesse.
Le compte suivant reprend donc la VA du côté droit (remarque : comme on a ajouté la VA du côté gauche dans le compte précédent, le l.iit de l’ajouter du côté droit dans le compte suivant permet de rétablir l’équilibre entre les deux côtés des comptes; les soldes suivants seront pareillement l’objet d’un tel report). Dans ce compte d’exploitation sont retracées toutes les charges directement liées à l’obtention de la VA : 622,8 de rémunération des salariés (ce que coûtent au total les salariés, détails) et, compte tenu de la définition du prix de base, 51,6 pour les autres impôts sur la production. Les impôts sur les produits ont déjà été retirés pour calculer la production au prix de base (encadré page 16). On lit aussi du côté des emplois «- 16,4 » en subventions d’exploitation (les subventions sur les produits font partie du prix de base) ; il s’agit naturellement d’une ressource (on devrait donc l’écrire à droite avec le signe plus), mais la CN préfère l’écrire comme une diminution de charge (un emploi négatif…) pour que la VA apparaisse comme la seule ressource du compte. La CN est une représentation de l’économie nationale, avons-nous écrit dans l’introduction de ce livre ; on constate ici que c’est aussi au sens de mise en scène… Le solde du compte d’exploitation (299) s’appelle tout simplement l’excédent brut d’exploitation (EBE). C’est un indicateur du profit (brut) obtenu par les SNF dans leur activité de production.
L’EBE est le principal revenu primaire reçu par les SNF ; ce n’est pas le seul. Les revenus primaires d’un agent économique sont ceux dont il dispose du fait de sa participation directe à la production et des revenus de la propriété qu’il perçoit. Ils sont dits primaires parce qu’ils sont définis avant tout prélèvement fiscal direct et/ou social (social si l’agent est un ménage : cotisations sociales) et toute redistribution. Le compte d’affectation des revenus primaires décrit comment se constitue précisément le revenu primaire des SNF. Les revenus de la propriété sont ceux qui sont versés aux propriétaires d’actifs financiers (dividendes pour les actions, intérêts pour les prêts…) et d’actifs corporels non produits (les loyers des terrains, mais pas ceux des logements — actifs corporels produits — qui sont considérés comme le paiement d’un service et ne figurent donc pas parmi les revenus de la propriété mais dans la valeur de la production). Ces revenus de la propriété peuvent être aussi bien des ressources que des emplois des SNF ; elles peuvent en effet à la fois recevoir des revenus distribués des sociétés (dividendes pour les actions qu’elles possèdent, etc.) et en verser, notamment à leurs propres actionnaires ; elles peuvent recevoir des intérêts (58,5) parce qu’elles ont prêté à d’autres et verser des intérêts (87,7) à leurs créanciers. Ces flux ne sont pas tous faciles à interpréter parce que les mêmes dividendes (ou les mêmes intérêts) peuvent figurer des deux côtés (on dit que les comptes ne sont pas consolidés) : si, par exemple, une filiale F verse 5 millions d’euros de dividendes à sa maison mère H, les 5 millions figureront des deux côtés du compte d’affectation ; ils pourraient même figurer deux fois à gauche si H profite de ces dividendes reçus pour augmenter du même montant ceux qu’elle distribue à ses propres actionnaires. pour cette raison il peut étre plus pertinent de constater après consolidation que les SNF ont versé 29,2 d’intérêts (87,7 – 58,5) et 76,6 (227 – 150,4) de revenus distribués (nous ne donnons pas le détail de plusieurs postes que nous regroupons sous l’appellation « autres revenus » ; on y trouve notamment les « bénéfices réinvestis d’investissements directs étrangers » présentés page 87). Le solde des revenus primaires bruts (SRPB) permet de prendre la mesure de ce que finalement les SNF parviennent à obtenir comme revenus primaires (rappelons que tous les soldes peuvent être présentés nets). Les SNF parviendront-elles à conserver tout leur SRPB? le compte suivant met fin à ce suspense insoutenable Le compte de distribution secondaire du revenu (et non de distribution du revenu secondaire) permet de constater que ce sont surtout les impôts sur le revenu (impôts sur les bénéfices…) qui expliquent que le revenu disponible est inférieur au SRPB. Le compte fait aussi apparaître d’autres opérations qui augmentent à peine plus les emplois que les ressources : cotisations et prestations sociales dont la surprenante présence sera expliquée à propos des ménages (p. 50) ; autres transferts courants qui regroupent des écritures liées à des opérations d’assurance, des paiements d’amendes, des dons, etc. dont le détail importe peu ici. Le solde du compte est le revenu disponible brut (RDB). Ce revenu est disponible parce que c’est ce qui reste aux SNF lorsqu’elles ont respecté leurs engagements ou leurs obligations à l’égard des salariés, de l’État, des actionnaires, etc. Le compte d’utilisation du revenu constate que tout ce revenu est nécessairement une épargne (ce compte est là pour mémoire, parce que tous les secteurs ont les mêmes comptes ; il ne « fonctionne » réellement que pour les SI qui peuvent avoir une dépense de consommation finale : ménages et APU). Ainsi s’achèvent les comptes courants.
Vidéo : La formation du revenu des SNF:
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La formation du revenu des SNF:
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