La nomenclature des branches et des produits:
Une nomenclature part d’un ensemble de postes élémentaires. À chaque objet du champ d’étude doit correspondre un poste élémentaire et un seul. La nomenclature doit donc être universelle (couvrir l’ensemble du champ) et univoque (chaque objet ne doit pouvoir être mis que dans un poste). Elle doit par exemple déterminer des règles qui permettent de savoir si les chaussures en plastique doivent être dans le poste «chaussures » ou dans le poste « produits de la transformation des matières plastiques». Le regroupement de certains postes élémentaires permet de passer à un niveau plus agrégé (moins détaillé) de la nomenclature qui est donc une suite de partitions sur un ensemble de postes élémentaires. Les choix opérés peuvent avoir des conséquences importantes. Par exemple, selon que les textiles artificiels et synthétiques sont classés dans « industrie textile » ou « industrie chimique », l’image donnée de l’industrie textile par les statistiques sera très différente, ce qui peut conduire à des politiques économiques différentes. Les critères de définition et de regroupement des postes ont historiquement varié. De 1788 à 1847, le classement des industries renvoyait à l’origine des matières premières utilisées (produits minéraux, végétaux, animaux). Ce que nous appelons aujourd’hui Industrie textile était alors coupé entre les végétaux et les animaux (soie, laine). À partir de 1861, s’affirme nettement le critère de la destination des produits puis, en 1895, celui des techniques utilisées. Depuis quelques décennies, les regroupements sont opérés généralement en fonction de l’identité des processus de production et/ou des associations d’activités observées au sein des entreprises. Cela conduit, par exemple, à classer dans un même groupe les jouets en matière plastique et les jouets en d’autres matières. Le passage au SCN 93 et au SEC 95 a été l’occasion d’un travail de refonte et d’harmonisation des nomenclatures d’activités et de produits aux niveaux mondial (« NAF rév. 2 » ou « NAF 2008 » ; la précédente, conçue dans les années 1980, datait de 2003) est donc la déclinaison de la nomenclature européenne (« NACE rév. 2 ») ; elle comporte 732 postes au niveau le plus détaillé, la dernière modification accordant plus de place aux services et aux activités à fort contenu technologique. La nouvelle classification des produits française (« CPF rév. 2 » ou « CPF 2008 ») est, elle aussi, sensiblement plus détaillée que la précédente (3 142 postes au niveau le plus fin). Enfin, la nouvelle nomenclature de synthèse, plus adaptée à l’analyse conjoncturelle et aux comptes nationaux, se décline en 17/38/139 positions. Elle sera mise en œuvre à partir des comptes de 2010, publiés au printemps 2011.
La TES comprend cinq niveaux repérés par des lettres (mais l’habitude est plutôt de les désigner par des nombres) : H a 472 postes, G en a 118, F 41, E 16 et D seulement 5 (le tableau présente les 5 postes du niveau D et 14 des 16 du niveau E, « agriculture » corres- pondant à un seul poste du niveau E, « construction » également). Exemple, le poste du niveau D ou niveau 5, « services principalement marchands», est le regroupement de 6 postes du niveau 16 (E), dont « services aux particuliers » (somme de «hôtels et restaurants», «activités récréatives, culturelles et sportives » et « services personnels et domestiques » du niveau F) et « services aux entreprises » qui est lui-même l’agrégation de 4 postes du niveau 41 (F) : «postes et télécommunications », « conseils et assistance » (5 des 118 postes du niveau G), « services opérationnels » (4 postes en G : « location sans opérateur », « sélection et fourniture de personnel », « sécurité, nettoyage et divers», «assainissement, voirie, gestion des déchets »), « recherche et développement » (qui distingue entre marchand et non marchand au niveau 118).