La production:: pefp
Ces définitions posent des problèmes redoutables car elles supposent une théorie de la P(Production) dont les enjeux sont multiples. De contradictoires. Les présenter n’entre pas dans le cadre de ce livre, pas plus que l’histoire de la notion de P dans les différents systèmes de CN (Comptabilité Nationale)[Vanoli, 2002],
Dans le système actuel, la production est définie comme l’activité qui « combine des ressources en main-d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services », et comme le résultat de cette activité. Définition tellement générale qu’elle n’acquiert un sens que si on la précise en examinant les trois types qui constituent la production : production marchande (PM), production pour emploi final propre (PEFP), autre production non marchande (APNM).
Production marchande(PM):
Toujours évaluée au prix de base, c’est la « production écoulée ou destinée à être écoulée sur le marché » : produits vendus à un prix « économiquement significatif » (c’est-à-dire couvrant plus de S0 % des coûts, le prix pouvant être un péage, une redevance ou un droit) ou entrant dans les stocks du producteur (on fait comme s’il se les vendait à lui-même; les produits en cours de fabrication font partie des stocks), ou cédés comme rémunération en nature, ou livrés à un autre établissement de la même société pour sa CI. La P « souterraine », « au noir », non déclarée notamment pour éviter impôts et cotisations sociales, est prise en compte par les comptables nationaux (évidemment, à partir de sources indirectes). Le SCN prévoit même l’évaluation des activités illégales (P et consommation interdites par la loi), mais le SEC a décidé de ne pas obtempérer. L’évaluation de la P marchande requiert quelques précisions pour le commerce et les services financiers.
Les services du commerce:
Ils sont mesurés par les marges commerciales (prix de vente moins prix d’achat). L’activité commerciale est donc productive, mais il n’existe pas de produit du commerce isolable puisque celui-ci est toujours indissolublement lié à un autre produit : les MC font partie de son prix d’acquisition; autrement dit, on ne peut pas acheter un produit à un commerçant sans payer de MC dans son prix et donc sans acheter implicitement un service du commerce.
les services produits par les banques ou les institutions financières en général:
Ils sont très divers. Certains, comme l’utilisation des chèques, sont (encore provisoirement) gratuits et ne correspondent donc à aucune P mesurée. D’autres sont payés comme n’importe quel autre service (carte bancaire…) : les prix ou les commissions versés permettent de mesurer la P. Mais les banques, notamment, ont une activité spécifique d’intermédiation financière qui consiste à collecter (dépôts à vue, comptes sur livret…) et à répartir des liquidités (prêts, placements, prises de participation dans des sociétés…). La CN considère qu’il y a là une P de services d’intermédiation qu’elle appelle services d’intermédiation financière indirectement mesurés, dont l’acronyme français est SIFIM. Cette P est considérée comme égale à la marge réalisée par les banques dans cette activité. En base 1995, les SIFIM étaient mesurés globalement par le total des revenus de la propriété reçus diminué des intérêts versés et totalement affectés à la consommation intermédiaire d’une branche fictive. Depuis la base 2000, les SIFIM sont calculés de façon détaillée et ventilés entre différents emplois : la consommation intermédiaire (lorsque l’agent utilise ces services pour produire), la dépense de consommation finale, l’exportation ou l’importation.
Production pour emploi final propre (PEFP):
Cette PEFP est une innovation de la base 95. Représentant 6 % de la P totale, c’est une P destinée à la consommation finale ou à la FBCF de l’agent producteur ; 86 % sont imputables aux ménages en 2007. Elle recouvre la P de « services de logement » réalisée par les ménages qui occupent le logement dont ils sont propriétaires (lorsque le propriétaire loue à un tiers, la P de services de logement est mesurée par les loyers effectifs et fait partie de la P marchande). Cette P des proprié- taires-occupants est mesurée par les loyers imputés (appelés jadis loyers fictifs), évalués en référence à ceux pratiqués sur le marché pour des logements équivalents ; ces loyers gonflent à la fois le revenu des ménages et leur consommation. On peut s’étonner d’une telle convention, mais elle renvoie à l’idée que la mesure de la P doit être indépendante du statut juridique de l’occupant : il ne faut pas que le PIB baisse lorsque la proportion des propriétaires de leur logement augmente.
Les ménages ont aussi une PEFP lorsqu’ils emploient du personnel domestique salarié. Les ménages (et non pas le personnel car, dans la CN, c’est toujours l’employeur qui produit, jamais le salarié) produisent alors des services (évalués par la somme des salaires versés) qui sont directement utilisés sans passage sur le marché comme DC des ménages. Du coup, le PIB baisse lorsque monsieur épouse sa femme de ménage, ou madame son chauffeur. La PEFP des ménages comprend enfin, notamment, leur P agricole autoconsommée (potagers…). La PEFP des sociétés et des administrations est inférieure à 1 % de leur P.
Autre production non marchande (APNM):
11 % de la P totale. Elle est définie comme la P qui est « fournie à d’autres unités soit gratuitement, soit à un prix économiquement non significatif » (c’est-à-dire qui couvre moins de la moitié des coûts de P). L’appellation repose sur le fait que la PEFP n’est pas réellement marchande. Les services non marchands (SNM) recouvrent des services qui ne peuvent pas être vendus sur le marché parce qu’ils sont indivisibles (défense, police, éclairage public…) et des services qui ne sont pas vendus (ou à un prix très faible) par volonté politique et/ou parce qu’ils sont à l’origine d’externalités positives (éducation, vaccination…). Faute de prix de marché, on évalue ces SNM par la somme de leurs coûts de production : rémunération des salariés (fonctionnaires…), produits utilisés comme CI pour produire ces services, impôts sur la production et montant de l’amortissement pour usure du matériel et des bâtiments(consommation de capital fixe).
Production(P)
Comptabilité Nationale(CN)
La consommation intermédiaire (Cl)
La dépense de consommation finale (DC)
La formation brute de capitol fixe (FBCF)
Les exportations (EX)
La variation des stocks (VS)
subventions sur les produits (SP)
impôts sur les produits (IP)
marges commerciales (MC)
marges de transport (MT)
Imporatation(IM)
Vidéo : La production:
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La production: