Lamarckisme
Lamarckisme [Strat. man.]
Courant de pensée fondé sur la théorie de l’évolution des espèces énoncée par le Pierre Antoine de Monnet, Chevalier de Lamarck. Il considère que ce sont les modifications d’environnement qui ont modifié les conditions d’habitat, contraignant ainsi les organismes s’adapter par de nouveaux modes de vie pour obtenir les ressources, et donc l’énergie nécessaire à leur survie.
Les organismestendent vers la complexité croissante e: le perfectionnement de génération en génération. L’une des différences essentielles avec le néo-darwinisme est de proposer que les organismes puissent s’adapter et transmettre leurs apprentissages à leurs descendances. Disparaissent les populations qui n’auront pas pu s’adapter au milieu. On considère que les phénotypes peuvent affecter les génotypes et inversement le nonusage d’un organe particulier conduit à sa perte. Si le lamarckisme est rejeté comme théorie explicative de l’évolution en biologie, il est utilisé de manière analogique par la théorie évolutionniste en économie. C’est à R. R. Nelson et S. G. Winter (1982) qu’il revient d’avoir jeté les réels fondements d’une école évolutionniste en économie, notamment à partir des travaux de J. A. Schumpeter, mais également à partir de nombreuses recherches en théorie des organisations.
On retient également l’hypothèse cognitiviste qui fait des agents des sujets qui construisent leurs comportements au cours d’apprentissages Ceux- ci se font sur le long cours, par des mécanismes de répétition et expérimentation, qui se surajoutent et se complexifient en enrichissant les compétences des agents. Cette compétence est retenue par les agents au travers des routines organisationnelles qui jouent le rôle de gênes. Ces routines, comme les gênes, ont le statut de bien collectif et spécifique du fait de l’expérience unique et propre à chaque firme. L’évolution d’une firme est historiquement déterminée (Dosi, Teece et Winter, 1990) et subie une dépendance de sentier.
En définitive, les firmes ayant les routines les mieux adaptées à l’environnement ont une meilleure croissance. Considérées au niveau de la population des firmes, les décisions des firmes individuelles ne font qu’affecter la fréquence relative de comportements types. Lorsque ces décisions sont interdépendantes, il y a un déterminant de conformité qui renforce la présence de certaines routines. La survie d’une organisation est fonction de sa compétence à réaliser des apprentissages pertinents et à les transformer en routines. Le programme de recherche évolutionniste en économie cherche à répondre à trois questions essentielles qui traitent de la cohérence de la firme, c’est-à-dire ( 1 ) comment peut-on distinguer les firmes les unes des autres (2) pourquoi les portefeuilles d’activité de chacune des firmes ne sont pas aléatoires, (3) selon quelle logique générale les firmes évoluent-elles, c’est-à-dire modifient-elles leur portefeuille d’activités.