Les opérations financières:
On oppose traditionnellement la finance directe (ou de marché) et la finance indirecte (intermédiée). Cette distinction reste utile pour comprendre les différences entre les actifs financiers, même si les innovations financières depuis vingt ans l’ont rendue quelque peu désuète.
Dans la finance directe, l’agent qui a un besoin de financement le satisfait en créant un titre (on dit qu’il l’émet) et en le vendant directement à un agent qui dispose d’une capacité de financement. Le titre peut être par exemple une obligation (titre représentatif d’un morceau d’emprunt dont la durée est longue; l’émetteur doit verser des intérêts chaque année et rembourser l’obligation à l’échéance, c’est-à-dire à la fin de la durée prévue) ou une action (titre représentatif d’un droit de propriété sur la société émet- trice qui donne notamment le droit de voter à l’assemblée des actionnaires et de recevoir un dividende, c’est-à-dire une partie des bénéfices distribués par la société) ; comme l’émetteur de l’action ne doit pas la rembourser, elle n’est donc pas juridiquement une dette; mais la CN la considère cependant comme une créance pour le détenteur et une dette (un passif financier) pour l’émetteur. Les titres peuvent être ou non négociables sur des marchés dits secondaires (Bourse…), ce qui offre une grande souplesse à leurs détenteurs mais rend les prix des titres (les cours) incertains.
Dans la finance intermédiée, les agent» qui ont des capacités de financement effectuent des dépôts auprès des banques (qui sont donc des intermédiaires, on dit qu’elle font de l’intermédiation), lesquelles consentent des crédits (et achètent des titres) aux agents qui ont un besoin de financement. La finance indirecte évite aux épargnants le» risques du La nomenclature des actifs financier sur lesquels portent les opérations financières permet de distinguer les différent! instruments financiers de la finance direct# et de la finance intermédiaire ; elle concerne aussi les moyens de paiement. Les actifs financiers sont classés par ordre de liquidité décroissante (la liquidité d’un actif est sa capacité à être reconverti en moyen do paiement sans délais, sans coûts et à une valeur non soumise à l’incertitude ; donc, seule la monnaie est parfaitement liquide dans la zone où elle est reconnue). Des informations chiffrées sont données entre parenthèses avec la présentation de Ia nomenclature. Elles sont relatives aux encours totaux du TOF fin 2007
1-Or monétaire et DTS (48,2). Ce sont des réserves de la banque centrale. L’or détenu par la Banque de France et les droits de tirage spéciaux sur le FMI sont considérés comme des créances de la banque centrale, donc du SI des sociétés financières (SF), sur le reste du monde (donc une dette du RDM).
2- Numéraire et dépôts (5 524,7). I Comprennent tout d’abord ce qu’on appelle traditionnellement la monnaie (993,8) : la monnaie fiduciaire, c’est-à- dire les billets et pièces (seulement 64,4 ; créances pour les détenteurs, dettes pour la banque centrale) et la monnaie scripturale, c’est-à-dire les dépôts transférables (929,4) par chèque, virement, etc. (créances pour les titulaires des dépôts, dettes pour les banques). Comprennent ensuite d’autres dépôts (4 503) qui peuvent être à vue ou à échéance mais ne sont pas directement transférables (comptes sur livret, épargne-logement…). Ce poste se trouve fortement gonflé par des opérations entre SF (au total 3 523). Les autres dépôts h l’actif des ménages correspondent à 643.
3-Titres hors actions (4 737). Il s’agit de titres qui ne donnent aucun droit sur la propriété de l’unité qui les a émis. Ils sont le plus souvent négociables. On distingue les obligations (2 120) qui sont des titres longs et les titres de créances négociables (1 850) qui sont des titres courts négociables sur le marché monétaire et dont les noms changent en fonction de la nature de l’émetteur : billets de trésorerie si l’émetteur est une entreprise, certificats de dépôts négociables si c’est une banque, bons du Trésor négociables si c’est l’État. Dans les titres hors actions sont enfin classés des produits financiers dérivés (714) trop complexes pour pouvoir être raisonnablement présentés (swaps…).
4-Crédits (3 341 ). On distingue notamment les crédits à court terme et à long terme selon que l’échéance initiale est supérieure ou non à un an. Sont exclus les crédits commerciaux, c’est-à-dire par exemple ceux que les fournisseurs accordent à leurs acheteurs.
5-Actions et titres d’OPCVM (8 476). À côté des actions cotées sur des marchés (2 242) et non cotées (4 217), prennent place les autres participations (404), c’est- à-dire notamment les parts de sociétés autres que les sociétés par actions (SARL, mutuelles…). Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) sont des SF dont la seule fonction est de placer les fonds qu’elles collectent en émettant des titres appelés parts (1 613). Les plus connus sont les SICAV (sociétés d’investissement à capital variable) et les FCP (fonds communs de placement). Une distinction importante sépare les OPCVM monétaires (426) dont la nature des placements garantit la parfaite liquidité des titres (ce qui en fait des actifs proches des dépôts à vue) et les autres OPCVM.
6-Provisions techniques d’assurance (1 376). Ensemble des droits détenus par les assurés sur les assureurs (créances pour les premiers, dettes pour les seconds) soit dans le cadre de l’assurance vie (1 229), soit à l’occasion des opérations d’assurance dommage (147).
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