Les principaux agrégats:: principaux agregats en economie
Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent les performances d’une économie nationale. Leur calcul n’est pas l’objectif principal de la CN, mais ce sont des indicateurs qui peuvent être utiles pour les comparaisons spatiales ou temporelles.
Le produit intérieur brut aux prix du marché est l’agrégat principal ; il « représente le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes» (SCN 93, 2.172). « Fondamentalement, le PIB est un concept de valeur ajoutée » (ibid.), mais il peut être présenté sous trois angles : activité, produit, revenu.
Le PIB est tout d’abord un indicateur d’activité dans la mesure où il peut être calculé comme la somme des valeurs ajoutées brutes, mesurées aux prix du marché, de toutes les branches. Comme les VA sont mesurées aux prix de base, le PIB est donc la somme des VA brutes plus les impôts sur les produits moins les subventions sur les produits. N.B. : ce qui précède est évident si l’on comprend ce que sont les prix de base.
Comme indicateur de produit, le PIB est la valeur des biens et services issus de la production des unités résidentes et disponibles pour des emplois finals. On peut le calculer à partir de l’équilibre général des ressources et des emplois comme la somme de la demande intérieure (dépense de consommation finale, formation brute de capital) et du solde extérieur de biens et services (exportations moins importations).
Enfin, comme la valeur ajoutée est la source de tous les revenus, le PIB est nécessairement — malgré son nom — un agrégat de revenus. Il peut être obtenu comme la somme des revenus primaires distribués par les unités résidentes : rémunération des salariés, excédent brut d’exploitation et revenu mixte, impôts sur la production moins subventions. Pour comprendre cette dernière définition, il suffit de regarder le compte d’exploitation d’un secteur. Ce compte montre que, pour un SI, la VA est — par construction — égale à la rémunération des salariés versée par le SI, plus les « autres impôts sur la production », moins les « subventions d’exploitation », plus l’EBE du SI. Pour avoir le PIB, il suffit d’ajouter à cette liste (parce qu’ils font partie de la mesure de la VA aux prix du marché qui est la première approche du PIB présentée il y a vingt-cinq lignes) les « impôts sur les produits » et de retirer les « subventions sur les produits ». Si l’on se souvient que la somme de ces deux types de subventions s’appelle les « subventions » et que les « impôts sur la production et les importations » rassemblent ces deux types d’impôts, ce mode de calcul du PIB est accessible à tous. : c’est parce que le PIB est aux prix du marché que le prélèvement public net sur le prix de marché apparaît comme un revenu primaire.
La valeur ajoutée est la valeur nouvellement créée ; c’est donc une notion définie pour être logiquement nette. Lorsqu’elle est brute, on n’en a pas retiré la consommation de capital fixe, c’est-à-dire une destruction de valeur liée au processus productif. Si l’on utilise couramment des VA brutes plutôt que nettes, c’est faute de mieux parce que le calcul de la CCF est effectué à partir d’hypothèses qui peuvent toujours être discutée. se déduit de cette remarque que les comptables nationaux savent que le bon Agrégat est le produit intérieur net (PIN, égal au PIB moins la consommation de capital fixe de l’année, c’est-à-dire 13 % du PIB en 2007), mais qu’ils continuent à (laisser) utiliser le PIB parce qu’il est plus précis que le PIN. On peut déplorer qu’un indicateur à la signification réduite, parce qu’il est précis, soit préféré à un indicateur moins précis mais qui « plus de sens. Le résultat de cet arbitrage entre le sens et la précision en dit long sur notre modernité.
Pour les comparaisons internationales notamment, les économistes miraient toutefois intérêt à se référer aujourd’hui plutôt au PIN qu’au l’IB. En effet, lorsque les dépenses en logiciels et en matériel informatique deviennent rapidement croissantes — cas américain —, la part de lu CCF augmente rapidement dans la VA, les durées de vie de ces investissements étant courtes. La PIN augmente donc moins rapidement que le PIB. En outre, les conventions sur le partage entre CI et FBCF ne sont pas les mêmes partout ; les Américains comptabilisent, par exemple, en FBCF des dépenses de logiciels que les Européens classent en CI (dans ce dernier cas, cela diminue la VA, donc la croissance). Le biais sur la mesure peut ne pas être négligeable : de 1995 à 1999, l’écart de croissance entre la France et les États-Unis est de 1,9 % (à l’avantage des États-Unis) s’il est mesuré avec le PIB; évalué avec le PIN, il est inférieur d’un demi-point [Lequiller, 2000], Comme agrégat de revenus, le PIB s’intéresse aux revenus primaires versés par les unités résidentes. On peut penser que les revenus primaires reçus par ces unités sont plus intéressants à additionner. Pour passer des premiers aux seconds, il suffit de retirer tous les revenus primaires versés à des non-résidents et d’ajouter tous les revenus primaires reçus de ceux-ci. On obtient alors le RNB (revenu national brut aux prix du marché) autrement dit le PIB est la somme des revenus primaire versés par les unités résidentes et le RNB est le total de ceux qui sont reçus par celles-ci. Le RNB est donc égal au PIB moins la rémunération des salariés, les revenus de la propriété et les impôts sur la production (nets de subventions) versés au RDM, plus les revenus analogues reçus du RDM (ce sont les institutions de l’Union européenne qui expliquent que des impôts soient versés au RDM et que des subventions en soient reçues). Bref, le RNB est la somme des soldes des revenus primaires bruts des SI. Dans le SCN de 1953, comme le remarque André Vanoli (SCN 93, n° 2.181), le RNB aux prix du marché était déjà défini ainsi, mais était appelé produit national brut, alors qu’il s’agit d’un agrégat de revenu. Le PNB n’existe plus comme agrégat officiel, mais l’appellation conserve une notoriété considérable. Le RNB de la France est très proche de son PIB car ses relations avec le reste du monde sont assez équilibrées. Beaucoup de pays ne sont pas dans ce cas : l’Irlande par exemple a un RNB inférieur de quelque 13 % au PIB; symétriquement, certains pays rentiers ou receleurs (émirats pétroliers, Suisse…) ont un RNB nettement supérieur à leur PIB.
Le RNB est un agrégat de revenu primaire. Si l’on souhaite obtenir un agrégat de revenu disponible, il suffit de le corriger de tous les transferts courants reçus (à ajouter au RNB) et versés (à soustraire, sauf les impôts nets de subventions déjà comptés) pour obtenir le RNDB qui est aussi la somme de la dépense nationale de consommation et de l’épargne nationale ou encore la somme des RDB des résidents (de même que le RNB est la somme des soldes des revenus primaires des SI résidents, ce que vous pouvez vérifier dans le TEE reproduit plus loin). D’autres agrégats moins importants existent, comme la dépense nationale brute (somme de la dépense de consommation finale et de la formation brute de capital).
RNB (revenu national brut
produit intérieur brut (PIB)
CCF consommation des capital fixe
formation brute de capital fixe (FBCF)
reste du monde(RDM)