Les principes de la comptabilité : coût du capital
Le coût du capital:
est la rentabilité attendue a priori d’un investissement, censée rémunérer correctement la prise de risque à la date de la décision, compte tenu des investissements alternatifs possibles à cette date. Ce taux sert de taux d’actualisation des revenus futurs de l’investissement. Il est le taux de rentabilité en dessous duquel le risque ne mérite pas d’être pris. Ce taux permet d’actualiser les flux anticipés, il figure au dénominateur de la formule de la valeur. La valeur de marché d’un projet d’investissement (en particulier d’une entreprise) varie donc inversement au coût du capital. Plus le taux est bas, plus la valeur est élevée. L’investisseur a logiquement intérêt à réduire le coût du capital de ses actifs, tout autant que le coût des autres facteurs de production (matières, travail) : en minimisant leur coût, on accroît les profits futurs, et on augmente aussi la somme de leurs valeurs actualisées.
Ce raisonnement peut paraître paradoxal puisque le coût du capital rémunère ¡’actionnaire : est-ce que baisser le coût du capital ne revient pas à baisser la rémunération de l’actionnaire ? Non : car le coût du capital ne correspond pas à une rémunération réelle. Bien sûr, tout actionnaire entend bien maximiser le revenu net de l’entreprise, mais le coût du capital lui sert d’instrument de mesure : il indique le niveau minimum de revenu à dégager et en même temps il sert à évaluer l’entreprise. Plus ce coût est bas, plus l’entreprise sera capable de dépasser son niveau et plus grande sera sa valeur.
La notion de « coût du capital » est plus abstraite que celle de coût des matières ou de coût du travail. Pour les matières et le travail, on sait identifier un contrat entre un vendeur et un acheteur : le contrat sur les matières lie un client et un fournisseur, le contrat de travail est signé par un employeur et un salarié. Mais qu’en est-il du facteur « capital » ? S’agissant de la dette, on peut là encore identifier un contrat : celui qui lie l’entreprise d’une part, et les banquiers ou les souscripteurs d’obligations d’autre part. Et on connaît le taux de rémunération d’un contrat de dette : c’est le taux actuariel de l’emprunt. Mais qu’en est-il des actions ? quel est leur coût ?
Les actionnaires ne peuvent pas passer de contrat avec eux-mêmes : auprès de qui pourraient-ils négocier une rémunération ? La rémunération espérée par les actionnaires a donc un caractère implicite. L’investisseur en actions est seul face à lui-même, et c’est là l’expression de son risque : il ne dispose pas de contrepartie qui lui garantirait un prix. Aucun « loyer » ne lui est dû ou garanti en échange de la mise à disposition de son capital. Le coût du capital-actions paraît donc transparent et c’est pourquoi on peut cultiver l’illusion que ce capital est gratuit. Au contraire, l’absence de garantie contractuelle fait du capital-actions un support plus risqué et justifie que l’investisseur en attende une rémunération supérieure à celle d’un placement garanti. Parce que sa rémunération n’est pas sécurisée, l’actionnaire potentiel doit calculer rigoureusement un objectif de rémunération avant de s’engager au capital d’une entreprise. Cet objectif, c’est précisément le « coût du capital », c’est-à-dire le coût minimum que l’investisseur attend pour engager son capital.
Ainsi, le coût du capital est une notion financière, mesurée à partir de données de marché, et non une notion comptable. Mais l’écart entre la rentabilité comptable constatée ex post et le coût du capital anticipé permet de mesurer la création de valeur.
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