Les sociétés financières:
Certains agents économiques ont une capacité, d’autres ont un besoin de financement : le monde est décidément imparfait… Les premiers doivent donc accroître plus leurs créances que leurs dettes (même s’ils thésaurisent puisque la monnaie alors détenue est une créance) ; les seconds doivent faire le contraire. Pour résoudre leurs problèmes respectifs, les agents à capacité peuvent acheter des bons ou des titres (obligations, actions…) émis par les agents à besoin : cela augmente les créances des premiers et les dettes des seconds. Ils peuvent également leur consentir directement des prêts, ce qui a le même effet. Toutefois, ces méthodes sont d’une application limitée, notamment parce que tout le monde ne peut pas émettre des titres (les ménages, par exemple) ; surtout, elles ne concilient pas nécessairement bien les souhaits des créanciers (liquidité…) et des débiteurs (échéances de remboursement suffisamment longues…). Comme la somme des capacités des SI (y compris le reste du monde) égale la somme de leurs besoins de financement et qu’en conséquence l’accroissement global des créances pendant l’année est identique à celui des dettes, notre problème a certainement une solution : l’univers comptable est décidément parfait…
Les sociétés financières (SF) s’interposent entre les agents à capacité et les agents à besoin de financement, et tentent de concilier leurs souhaits contradictoires. Les SF regroupent en effet les unités dont la fonction principale est de financer (c’est-à-dire de collecter, transformer et répartir des moyens de financement) ou de gérer ces moyens de financement. Elles s’endettent en collectant des dépôts à vue ou à échéance, en émettant des titres, etc., pour être en mesure d’être créancières (par exemple en prêtant). Bref, elles exercent une activité d’intermédiation financière. À côté de la banque centrale, des autres institutions de dépôts (banques…) et des autres intermédiaires financiers (SICAV…), ces trois sous-secteurs pouvant être regroupés sous l’appellation d’institutions financières, le secteur comprend également des auxiliaires financiers (G E Carte bleue…) et des sociétés d’assurance (y compris les mutuelles, institutions dont les ressources sont des cotisations sociales volontaires), ces dernières correspondant environ à un sixième de la VA des SF. Dans l’ancien système, les entreprises d’assurance constituaient un secteur mais l’évolution des métiers respectifs a obscurci la distinction entre institutions financières et assureurs.
Les comptes des SF montrent qu’elles sont moins importantes par le montant de leur VA (4,1 % du PIB(produit intérieur brut) en 2007) que par l’ampleur de l’intermédiation financière qu’elles effectuent. Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) sont évalués comme la marge réalisée par les intermédiaires financiers sur leurs crédits (prêts à des taux supérieurs à ceux auxquels ces intermédiaires! se refinancent) et sur leurs dépôts (rémunérés à des taux inférieurs aux taux de refinancement). Cette marge est intégrée à la production des intermédiaires financiers ; en contrepartie, la marge sur les crédits est retranchée des intérêts reçus (de leurs clients) ; les flux d’intérêts sont donc mesurés nets de marge bancaire ; la marge sur les dépôts est ajoutée aux intérêts versés (à leurs clients) ; dans les deux cas, la valeur de ces SIFIM est affectée à la consommation intermédiaire ou finale de ces clients. Il n’est donc plus nécessaire d’effectuer un ajustement pour services bancaires imputés.
Vidéo : Les sociétés financières:
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les sociétés financières: