La révision des comptes:
La CN doit concilier précision des résultats et rapidité de leur publication. Impératifs antinomiques que concilie la publication de comptes révisables. Une première estimation des principaux agrégats des comptes de l’année n est fournie à l’occasion de la sortie des comptes trimestriels du quatrième trimestre : estimation de la croissance et de l’équilibre entre ressources (PIB, importations) et emplois finaux (consommation, investissement, exportations, variations de stocks) à la mi-février de l’année n + 1 ; estimation du compte des sociétés non financières et des ménages à la fin mars de l’année n + 1 ; ces premières estimations issues des comptes trimestriels sont corrigées des jours ouvrables. Des comptes annuels complets bruts (non corrigés des jours ouvrables) sont publiés à la mi-mai de l’année n + 1 : le compte provisoire de l’année n, le compte semi-définitif de l’année n – 1 et le compte définitif de l’année n – 2. S’il faut attendre aussi longtemps pour avoir la version définitive des comptes d’une année, c’est parce que les délais de disponibilité et d’exploitation des sources sont considérables. Prenons l’exemple des sources relatives aux entreprises. Pour élaborer le compte provisoire, seules sont utilisables des enquêtes de branche qui fournissent surtout des quantités physiques, et des enquêtes de conjoncture le plus souvent qualitatives. Faute de sources satisfaisantes pour de très nombreux postes, l’établissement du compte provisoire s’apparente à un exercice de prévision du passé. Pour le SD, les comptables nationaux peuvent exploiter un échantillon des déclarations fiscales sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC). L’élaboration du SD bénéficie aussi d’une utilisation plus complète des BIC et des résultats des enquêtes annuelles d’entreprises (EAE) réalisées par interrogation de 200 000 entreprises. Enfin, le compte définitif est établi à l’aide du Système unifié de statistiques d’entreprises (SUSE) qui résulte de la fusion des fichiers BIC et EAE, et comprend 2,5 millions d’entreprises. La CN faisait une synthèse macroéconomique des sources relatives aux entreprises : des arbitrages étaient opérés en confrontant les totalisations qui résultaient de l’exploitation séparée de chacune des sources. Avec SUSE, c’est maintenant une synthèse microéconomique qui est réalisée : toutes les informations disponibles sur une entreprise sont rapprochées et rendues cohérentes entre elles. SUSE permet ainsi une amélioration sensible de la qualité des évaluations et accroît le nombre des variables susceptibles d’être étudiées simultanément. Le passage des données de la comptabilité des entreprises à celles de la CN est effectué grâce au Système intermédiaire d’entreprise, outil méconnu mais fondamental.
Les comptes trimestriels:
En fournissant une description macroéconomique relativement détaillée, ces comptes permettent de mieux apprécier l’évolution de la conjoncture et d’alimenter en données chiffrées les modèles de prévision qui aident la direction de la Prévision du ministère des Finances à préparer les budgets économiques. Ils remplissent une fonction essentielle dans la connaissance du passé. La trimestrialisation des comptes permet en effet d’apprécier à partir de séries longues les délais entre événements : délais entre hausses des prix et des salaires, entre mouvement du revenu et de la consommation, entre production, investissement et emploi.
L’estimation de ces délais et de leurs évolutions permet de déterminer des « structures de retard » dont la connaissance facilite la compréhension de la dynamique économique et est indispensable à la construction et à l’estimation des modèles économiques.
L’INSEE publie les comptes trimestriels du trimestre T à la fin de T + 1. Ceux-ci sont révisés à la fin de T + 2, T + 3, etc., H rendus cohérents avec les comptes annuel» lorsque ceux-ci sont publiés.
La construction des comptes trimestriels du passé consiste en une trimestrialisation des comptes annuels à l’aide rit l’information infra-annuelle disponible. il«repose sur un principe simple, mais dont l’application est complexe : associer à chaque opération d’un compte un indicoteur dont l’évolution peut être considérée comme représentative de celle de l’opération. Le poste « FBCF des SNF et El en matériel de transport » sera par exemple apprécié à partir des statistiques» mensuelles d’immatriculation de véhicule» utilitaires. Il existe environ 1 000 indicateurs qui permettent d’établir des comptes»relativement détaillés puisque le TES comporte 41 branches.
Les comptes trimestriels peuvent donner lieu à d’importantes révisions.
Comptabilité Nationale(CN); sociétés non financières(SNF); formation brute de capital fixe (FBCF)
Vidéo : La révision des comptes:
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur :