Holisme et individualisme méthodologiques
Holisme et individualisme méthodologiques [Méth.]
Le holisme (du grec holos : entier) méthodologique est une démarche sociologique globalisante, par opposition à l’individualisme méthodologique, et selon laquelle « la cause déterminante d’un fait social doit être recherchée parmi les faits sociaux antécédents et non parmi les états de la conscience individuelle » (E. Durkheim, Les Règles de la méthode sociologique, 1895). Fondamentalement, l’ individualisme méthodologique considère que l’on ne peut accéder à la dimension globale que par le recueil des données au niveau des individus qui constituent cette société : telle est par exemple la méthode des enquêtes d’opinion. Comme l’écrit K. Arrow : « le point de départ du paradigme individualiste est le simple fait que toutes les interactions sociales peuvent se résumer à des interactions entre individus » (« Individualisme méthodologique et connaissance sociale », AER, 1994). En économie politique, la démarche holistique correspond à la macroéconomie, tandis que l’individualisme méthodologique correspond à la microéconomie : « un marché est l’illustration parfaite d’une situation résultant d’interaction entre individus » (K. Arrow). Toutefois, l’aspect méthodologique s’efface, chez un grand nombre de sociologues et d’économistes devant l’ontologique. Autrement dit, le holisme méthodologique devient un holisme ontologique à partir du moment où l’on ne reconnaît plus l’autonomie de l’individu par rapport à la société (déterminisme, marxisme), et l’individualisme méthodologique devient ontologique à partir du moment où l’on considère que la société n’est que la somme des individus qui la composent. Ces aspects du passage du micro-macro correspondent en science économique au phénomène dit du sophisme de composition ou du « nobridge ».