Sélection naturelle
Sélection naturelle [Strat. man.]
En biologie, principe issu des travaux de A.Walace sur « la survivance des plus aptes », et de son contemporain Ch. Darwin (lui-même influencé par R. Mathus sur ce point). Il propose que l’importance des populations dans une espèce est relative à leur aptitude différenciée à obtenir des ressources dans l’environnement. La sélection naturelle est si forte qu’un avantage, même infime, conduit à la multiplication de la population qui le possède et à la disparition des autres. Ce principe appliqué en sciences sociales confère au système économique la capacité de tester la viabilité des comportements et des organisations. Le caractère naturel de la sélection s’oppose au fait qu’elle puisse être le produit d’une action humaine. On considère que ne survivent que les innovations qui sont à même d’obtenir suffisamment de ressources dans leur environnement. Dans l’esprit de travaux de A. Alchian (1950) ces mutations sont stochastiques (i.e. aléatoires) alors que les agents économiques sont soumis à une incertitude et une information imparfaite qui ne leur permettent pas d’adopter un comportement maximisateur. Ils cherchent des « règles de conduite » permettant leur survie.
Cette remise en cause du postulat de maximisation fut elle même contestée par M. Friedman (1953) qui considéra que la sélection retient justement les individus dont les « règles de conduite » révèlent un comportement maximisateur. Ainsi, le système se comporte comme si (« as if») les agents étaient effectivement maximisateurs, ce qui permet, selon lui de poser un terme définitif à la critique de réalisme faite à la théorie néo-classique de la firme (Distorsion F). Des travaux récents, inspirés de la thermo-dynamique et qui mobilisent les processus d’évolution complexes proposent que le processus de sélection retient les populations d’organisations qui sont aptes à apprendre, plutôt que celles qui présentent des comportements optimisateurs mais fixes.
Les théories évolutionnistes en économie considèrent quant à elles que la sélection naturelle n’est pas aussi sévère qu’en biologie, et qu’elle permet la persistance d’une certaine diversité de for mes organisationnelles.