Capital employé : la mesure comptable: capital employé
Le capital employé est l’argent mis à disposition de l’entreprise et investi dans ses activités. Le capital investissement à l’actif du bilan est toujours égal au capital employé au passif.
Il est de première importance pour l’appréciation par le lecteur des comptes de la création de valeur, de mesurer le montant de ce capital, le coût de la ressource et le rendement obtenu des investissements.
Or, il n’existe pas de définition normée du capital employé et sa lecture directe sur un bilan comptable n’est pas possible.
Pour combler cette lacune, le lecteur trouvera ci- après une proposition de définition qui fonctionne bien en pratique, sans risque du point de vue des rédacteurs en l’absence de normes existantes. Pour ce faire, quelques hypothèses sur la nature de certains actifs et passifs sont nécessaires ; pour une activité de type industrielle standard, on pourra retenir les postulats suivants :
- sources de capital : les deux véritables preneurs de risque capitaliste dans l’entreprise sont les actionnaires et les prêteurs, banquiers ou obligataires. Tous les autres créditeurs sont des prêteurs par accident ;
- provisions long terme : tous les passifs au bilan destinés à faire face à des obligations nées de l’exploitation (par exemple, les engagements de retraites) sont des dettes d’exploitation et non des dettes financières. Un futur retraité ne finance pas son entreprise directement. Quand l’engagement est exter- nalisé dans un fonds de pension, il participe au capital. L’engagement non externalisé est de l’autofinancement passé mis en réserve par l’entreprise. Il n’y a pas de capital mis à disposition, mais le passif un élément du fonds de roulement durable ;
- impôts différés : quand les Etats font crédit à l’entreprise, c’est involontairement (décalage du paiement de l’impôt) ou volontairement pour favoriser l’activité industrielle en général (cas des amortissements fiscaux dégressifs), mais pas une entreprise en particulier. Les passifs d’impôt sont donc assimilables à un fonds de roulement et pas à du capital employé ;
- trésorerie : en règle générale, la trésorerie d’une grande entreprise est un résiduel de son financement, pas un actif dans lequel elle investissement.
Sur la base de ces hypothèses, le capital employé, égal au capital investissement, peut se déduire facilement d’un bilan comptable par reclassement des dettes d’exploitation en moins de l’actif et de la trésorerie en moins des dettes financières.