Compte de résultat anglo-saxon
Les expressions pour désigner le compte de résultat aux États-Unis et au Royaume Uni sont respectivement : Income statement (É-U) et Profit and loss account (R-U). Comme en France, on distingue plusieurs présentations :
– une présentation simplifiée (single-step), qui met en évidence uniquement le résultat global de l’exercice;
– une présentation détaillée (multiple-step), qui distingue le résultat provenant de l’activité d’exploitation et celui provenant des éléments hors exploitation.
La deuxième forme est en pratique la plus souvent utilisée.
Comme en Europe, c’est la présentation en liste qui est généralement utilisée.
La différence essentielle avec le compte de résultat français est que les charges sont présentées par destination et non par nature. Ainsi, par exemple, les charges de personnel sont ventilées dans les coûts d’acquisition ou de production, de commercialisation et d’administration et n’apparaissent pas sur une ligne distincte. Les dotations aux amortissements quant à elles sont ventilées par destination ou apparaissent sur une ligne distincte.
Le compte de résultat anglo-saxon distingue :
– la fonction « Achat ou Production », qui comprend le coût des biens vendus (cost of goods sold). Ce coût est le coût d’achat des marchandises vendues, pour une entreprise commerciale et le coût de production des produits vendus, pour une entreprise industrielle. La marge obtenue par la différence entre le chiffre d’affaires et ce coût apparaît sous la dénomination « Marge brute (Gross margin) »;
– la fonction « Vente », qui regroupe les charges du personnel commercial (sales salaries expenses), les frais de publicité et de promotion (advertising and promotion expenses) et les frais d’amortissements (dépréciation expenses) ;
– la fonction « Administrative », qui comprend les charges du personnel administratif, les impôts, les amortissements et les autres charges d’exploitation correspondant à cette fonction.
Le compte de résultat anglo-saxon met en évidence le résultat d’exploitation (income from opérations) mais, contrairement au système français, il fait apparaître distinctement les réductions commerciales et financières. Rappelons que le système français déduit directement les remises, rabais ou ristournes des comptes d’achats et de ventes correspondant.
De plus, dans le souci de n’inclure en charges que les éléments qui interviennent directement dans le coût des produits ou marchandises vendus, les provisions pour dépréciation de créances douteuses ne sont pas inscrites en charges mais viennent en diminution des ventes.
L’impôt sur les bénéfices est calculé après le résultat courant, afin de faire apparaître un résultat courant net d’impôt. Aux États-Unis, il existe un impôt sur les bénéfices fédéral et un impôt sur les bénéfices d’État.
Les éléments non courants sont ventilés en trois catégories de résultat.
– Le résultat des activités abandonnées (discontinuing opérations) représente le résultat (positif ou négatif) consécutif à l’abandon ou à la cession d’une branche complète de son activité, à la suite de la vente ou la fermeture d’un établissement. Ce résultat est présenté après impôt sur les bénéfices (net of income tax effect).
– Le résultat extraordinaire ( extra-ordinary items) regroupe les éléments qui, d’une part, ne se rapportent pas à une activité normale (unusual in nature) et, d’autre part, sont inhabituels dans leur fréquence ( unfrequent in occurence). Seul le solde net (gain ou perte) après impôt est inscrit dans le compte de résultat.
– Le résultat des changements dans les principes comptables (cumulative effect of change in accounting principle) représente les incidences sur le résultat des retraitements dus aux changements intervenus dans les règles comptables appliquées.
Ex. : passage du système linéaire au système dégressif, de la méthode du coût moyen pondéré à la méthode FIFO, etc. Le compte de résultat fait toujours apparaître le résultat par action ordinaire (income applicable to common stocks), c’est-à-dire le quotient du bénéfice, après dividende fixe versé aux actions privilégiées, par le nombre d’actions ordinaires. Cette information est révélatrice d’une volonté constante dans les pays anglo-saxons d’offrir aux investisseurs les moyens de prendre des décisions rationnelles. Le ratio Cours / Bénéfice par action, couramment appelé Price Earning Ratio ou PER, est liés utilisé par les analystes pour évaluer les sociétés cotées en Bourse.
Comptabilité anglo-saxonne, Bilan anglo-saxon, Modèle de compte de résultat anglo-saxon.