L'indicateur du développement humain (IDH):
Pour manifester que la mesure du développement ne saurait se réduire au PIB, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) calcule un IDH depuis 1990. C’est un indicateur composite qui est la moyenne de trois indicateurs (pondérés de façon égale) :
— la longévité, mesurée par l’espérance de vie à la naissance ;
— le niveau d’éducation, mesuré à partir du taux d’alphabétisation des adultes (pour deux tiers de l’indicateur) et du taux brut de scolarisation (tous niveaux d’études confondus) (pour le dernier tiers) ;
— le niveau de vie, mesuré par le PIB(produit intérieur brut ) réel corrigé par habitant.
La valeur de chacun de ces indicateurs est comprise entre 0 et 1 ; elle est proportionnelle à la position du pays par rapport au minimum et au maximum fixés par le PNUD pour chaque indicateur (vingt-cinq ans et quatre-vingt-cinq ans pour l’espérance de vie, 0 % et 100 % pour les taux, 100 dollars et 40 000 dollars pour le PIB). Un pays dont les habitants ont une espérance de vie de soixante-sept ans aura un indicateur de 0,7 car il se situe à 70 % de l’écart entre valeurs extrêmes (quarante-deux ans au-dessus de vingt-cinq ans, alors que l’écart est de soixante ans ; autrement dit (67 – 25)/(85 – 25) = 0,7).
Pour le niveau de vie, on obtient l’indicateur situé entre 0 et 1 par le même procédé, mais le PIB-PPA( parité des pouvoirs d’achat) par habitant utilisé dans le calcul subit d’abord une correction. En effet, le PNUD fait l’hypothèse que le niveau de vie n’est pas strictement proportionnel au PIB mais augmente de moins en moins vite au fur et à mesure que le PIB par habitant s’élève. Autrement dit, comme producteur de bien-être, le PIB a un rendement décroissant : lorsque le PIB par tête augmente de n %, le niveau de vie s’élève, mais de moins de n %; en d’autres termes, l’utilité d’une unité supplémentaire de PIB
— l’utilité marginale, disent les économistes — est décroissante. Pour introduire techniquement cette idée, les concepteurs de l’IDH remplacent le PIB-PPA par tête par son logarithme. Quand le PIB/habitant passe de 100 dollars (minimum envisagé par le PNUD) à 1 000 dollars, puis à 10 000 dollars, le logarithme passe donc de 2 à 3, puis à 4. Lorsque le PIB est multiplié une première fois par 10, son logarithme est donc multiplié par 1,5; lorsqu’il l’est une deuxième fois, ce dernier est multiplié par 1,33 (le logarithme d’un nombre est la puissance à laquelle il faut élever 10 pour retrouver le nombre : 102 = 100; 103 = 1 000). Pour le maximum du PIB par tête fixé à 40 000 dollars, le logarithme est 4,6. Ramené de 0 à 1, l’indicateur s’écrit pour un PIB par habitant égal à y :
W (y) = (log y – log 100)/(log 40 000- log 100) = (log y – 2)/2,6.
La démarche de l’IDH présente l’intérêt de manifester que le développement ne peut être ramené au PIB et que, s’il ne se réduit pas à du quantitatif, il peut néanmoins être quantifié. Le tableau indique ainsi que des IDH de valeurs voisines peuvent être atteints avec des niveaux de PIB sensiblement différents.
les IDH de quelques pays développés. En 1999, l’IDH était de 0,258 en Sierra Leone (minimum), 0,467 en Afrique subsaharienne, 0,571 en Inde, 0,718 en Chine, 0,775 en Russie, 0,939 en Norvège (maximum).