La comptabilité : immobilisations
Les immobilisations représentent l’essence même des actifs de l’entreprise. Elles en sont la richesse, la source des cash-flows futurs attendus en contrepartie du capital investissement,
Le mot « immobiliser », un peu malheureux pour des actifs productifs, signifie comptablement l’inscriplion à l’actif du bilan pour une durée longue, en général supérieure à un an.
Contrairement à la plupart des autres actifs et passifs, les flux futurs attendus sont aléatoires et dépendent de la capacité de l’entreprise à exercer son activité économique, le paramètre le moins incertain étant la durée de vie probable de l’actif, c’est-à-dire celle de l’amortissement.
Pour cette raison, la méthode comptable la plus utilisée pour les immobilisations est celle du coût amortissement, selon laquelle le montant au bilan correspond à la fois au prix de revient diminué des amortissements déjà réalisés.
La catégorisation habituelle des immobilisations en trois rubriques (incorporelles, corporelles et financières) correspond à des natures et à des problèmes de valorisation différents.
Les immobilisations incorporelles, ont pris une importance considérable dans tous les métiers où le patrimoine de l’entreprise est fait de marques, brevets, fichiers de clients, autres éléments non monétaires et sans substance physique, mais qui peuvent se valoriser à prix d’or lors des opérations d’acquisition. Leur inscription au bilan fait désormais l’objet de règles spécifiques, tout en évitant l’inscription abusive d’actifs pour les éléments développés en interne. Par exemple les dépenses de recherche et développement peuvent être dans certains cas inscrites à l’actif du bilan, mais pas les portefeuilles de clientèle. L’amortissement des immobilisations incorporelles dépendra de leur durée de vie probable, qui peut être indéfinie. Au total, il s’agit d’une matière subjective impliquant des difficultés comptables nombreuses et des risques d’audit importants.
Les immobilisations corporelles, qui correspondent à peu près aux terrains, immeubles et actifs industriels classiques n’ont pas ce problème. Leur coût d’entrée est connu, leur mode de comptabilisation au coût amorti est bien cerné pourvu que les durées de vie comptable soient réalistes. Mais la pertinence de leur présence au bilan comptable est en cause quand les coûts d’acquisition ou de développement subissent des hausses significatives : la mesure du capital investissement ne reflète pas son coût actuel et la rentabilité de ce capital mesurée par la comptabilité, bien que représentant la performance réelle de l’entreprise, n’est pas illustrative de sa capacité de performance future.
Mais, la comptabilisation des immobilisations corporelles en coût de remplacement, maintes fois tentée dans les périodes de forte inflation, n’a jamais montré de caractère probant.
Les immobilisations financières comportent essentiellement les titres de participation dans d’autres sociétés et les prêts. Suivant les cas, le mode de comptabilisation au bilan peut être le coût amorti, la valeur de réalisation ou la valeur de marché. Les événements récents des marchés financiers ont rappelé que le risque de crédit était un facteur pouvant devenir critique dans la valorisation des immobilisations financières et dans l’arrêté des comptes.
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