Comment interroger les postulats fondateurs de l’économie ? : Sortir d’une vision universaliste
Pour autant, si faire ce travail au niveau élémentaire des entreprises est malaisé, les connaissances ont cependant bien progressé au cours des vingt dernières années. Passer au niveau des économies globales est bien plus difficile. Trouver des sponsors lorsqu’il s’agit du fonctionnement des entreprises est encore possible car nombre d’entre elles sont préoccupées par la diversité culturelle de leur personnel et sont donc intéressées à favoriser la progression des connaissances dans ce domaine. Par contre, lorsqu’il s’agit des fonctionnements globaux des susceptibles d’apporter leur soutien, comme le FMI, la Banque mondiale ou la Commission européenne, ne veulent surtout pas entendre parler de cet élément de complication. Il remettrait en cause leurs propres pratiques et les économistes qui les peuplent verraient leur position dans le système menacée. L’étude des phénomènes économiques ne serait pas concernée par ces approches, au motif qu’il s’agirait non de science économique, mais de sociologie, d’anthropologie ou de journalisme. Sans mathématiques, ce ne serait pas de la science.
« Le pire n’est pas toujours sûr », disait Claudel. Après tout, cinq ans avant la chute du mur de Berlin, tout le monde était persuadé qu’il était là pour des décennies. Quelques institutions commencent à s’intéresser à un progrès des connaissances allant au-delà de la compréhension du fonctionnement des entreprises. A l’Agence française de développement, il existe un important courant favorable aux recherches sur l’adaptation des systèmes institutionnels à la variété des contextes culturels. Mais nous n’en sommes qu’au stade des projets…