Énergie, climat, ressources et services gouvernementaux : Des conséquences incertaines ?
Pour certains, les conséquences de cet emballement de l’accumulation de composés à effet de serre seraient incertaines, en raison de l’utilisation de modèles imparfaits pour en mesurer les conséquences futures. C’est oublier que la conséquence de l’augmentation de l’effet de serre répond à une logique triviale : nul n’est besoin d’un modèle sophistiqué pour prévoir que si l’on augmente la teneur en gaz à effet de serre de l’atmosphère, la température de surface va augmenter. D’aucuns ont rétorqué que les scientifiques n’avaient aucune assurance que le co2émis s’accumulait dans l’atmosphère et qu’il ne disparaissait pas dans un système dont la complexité dépasse l’entendement. L’observation du cycle du carbone n’a certes pas été une priorité prégnante de la recherche climatique, en particulier en France. On sait cependant aujourd’hui que le climat a un impact négatif important sur les puits de carbone. On sait aussi que les gaz à effet de serre injectés dans l’atmosphère par l’homme s’y sont accumulés, aboutissant à un réchauffement que l’on ne peut pas expliquer par d’autres causes. Mais il est un fait que ce réchauffement ne constitue pas (encore) un changement de climat, au sens paradigmatique.
La science climatique a pu ainsi produire avec une fiabilité incontestable les « scénarios du giec » que l’on cite volontiers, parfois à défaut de les connaître. Leur traduction en normes sociales est cependant délicate. On peut par exemple noter une certaine incohérence entre la convention cadre sur le changement climatique des Nations unies et la science dite par les rapports du giec. La convention engage les parties signataires à éviter d’émettre des gaz à effet de serre, en ce qu’ils risquent de changer le climat au-delà de ce qui est considéré par la science comme une mise en danger de l’activité humaine. Elle transfère ainsi la charge de la preuve à la science, laquelle ne peut l’apporter à un rythme compatible avec le nécessaire calendrier des décisions politiques.
En effet, une part non négligeable de la variabilité climatique n’est pas clairement attribuée. En conséquence, le giec rapporte sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité à un changement climatique total, anthropique et non anthropique, alors que la convention cadre ne fait référence qu’au changement climatique d’origine anthropique, par essence indiscernable avant qu’il soit trop tard. Vulnérabilité et changement climatique se conjuguent désormais rapidement, certains évoquant le chiffre de 300 000 décès par an du fait du climat, soit davantage qu’il y en eut à Hiroshima et Nagasaki, ce qui nous ramène à l’image de la catastrophe.
Vidéo : Énergie, climat, ressources et services gouvernementaux : Des conséquences incertaines ?
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Énergie, climat, ressources et services gouvernementaux : Des conséquences incertaines ?