L’illusion de la machine génératrice de profits perpétuels : Des éléments de prédictibilité
Pour en revenir aux causes de la crise, tout a commencé autour des années 1980, époque à partir de laquelle les salaires des banquiers ont augmenté jusqu’à doubler. Le taux de profit dans la sphère financière, basé sur l’accumulation des bulles, a explosé. Les gens, notamment les Américains, ont ainsi vécu sur l’extraction artificielle de la richesse effectuée par ces marchés financiers.
Au pic de la bulle de l’immobilier, en 2005, Alan Greenspan, dans un article académique, a montré que mille milliards de dollars étaient extraits chaque année de l’immobilier pour alimenter le reste de la sphère économique. C’est ce que j’appelle la machine à faire de l’argent perpétuel, en référence au mythe de la machine à mouvement perpétuel brisé par l’évolution des connaissances en thermodynamique. La cause de la crise est claire : l’illusion d’une machine génératrice de profits perpétuels. En 1929, il y a eu un pic, puis des réglementations, la séparation des différents métiers de la banque. Puis, à partir des années 1980, une autre conception des marchés apparaît. Cette idée de machine à fabriquer de l’argent perpétuellement ressort lorsque l’on observe sur cinquante ans une croissance du pnb des pays développés de l’ordre de 2 ou 3 %. Comment, dès lors, penser gagner 15 % sur ces rendements, vu que le pnb contient tout, s’il est bien fait ? Comment croire que les gains en finance pourraient se distinguer durablement et nettement de la croissance des gains de productivité ? Il y a ici fondamentalement non-respect d’une équation de conservation. C’est impossible. Résultat : la « gueule de bois », suite à cinq excès considérables sur une période de quinze ans.
Pour autant, nous ne sommes pas aussi désarmés que d’aucuns le pensent. Prenons l’exemple d’une prédiction réalisée par notre groupe sur le marché de Hong-Kong et que j’ai présentée à une grande conférence de gestionnaires de hedge funds à Stockholm, le 18 octobre 2007. Nous les avons prévenus qu’au tournant de l’année, entre décembre 2007 et février 2008, il y aurait un krach ou tout au moins qu’on atteindrait la fin de la bulle sur le marché chinois. Toutes ces personnes qui sont, du point de vue de la théorie économique, les meilleurs représentants des agents rationnels, ont soutenu que notre prédiction était impossible, prétextant que les |<*11x olympiques devaient avoir lieu en août 2008, obligeant le gouvernement chinois à tout faire pour assurer la stabilité. Trois semaines après la conférence, le marché chinois chutait de 20 % ci .1 continué à chuter de 70 % sur les six mois suivants. D’un IM mit de vue scientifique strict, nous nous sommes donc trompés puisque la correction a démarré quelques mois avant notre pré- 11k lion. Reste que nous sommes moins désarmés que l’on ne peut le «.lire.
Cette anecdote met aussi en avant le fait que, collectivement, les plus grands professionnels peuvent se tromper. Ce type de . i mlérences est à ce titre intéressant : elles permettent d’échanger ni formations et points de vue. Celle que je viens d’évoquer réunissait plusieurs gestionnaires qui avaient obtenu des gains de .>00 % sur le marché chinois pendant sa hausse. En revanche, ils n’.ivaient pas anticipé la fin de cette potentialité.
Aujourd’hui, grâce à notre méthodologie, nous sommes en mesure de suivre 30 000 actifs financiers et de détecter les sur- « liauffes correspondantes, de manière à développer une sorte de truck record, autrement dit un rendement de référence.
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