La comptabilité : brouillard
Le mot « brouillard » a quasiment disparu du vocabulaire comptable. On le trouve encore quelquefois dans certains petits logiciels de comptabilité , mais plus dans les grands logiciels intégrés comme SAP.
Quels outils modernes voudraient en effet être associés à l’idée qu’on n’y voit rien ?
Le brouillard désignait autrefois un registre de commerce dans lequel étaient consignées, telles quelles, les transactions au fur et à mesure qu’elles étaient conclues ou qu’elles se présentaient. Il avait pour synonyme « brouillon » ou « main courante », expression qui existe d’ailleurs toujours pour nommer un registre mis à disposition du public dans les commissariats de police afin d’enregistrer certains événements ne justifiant pas d’une inscription légale et officielle.
En pratique, la fonction de brouillon existe toujours en comptabilité, mais elle se nomme plus, ou s’appelle de noms divers, suivant les logiciels utilisés. Il s’agit en fait d’une fonction de pré enregistrement qui permet d’effectuer toute modification nécessaire en cas d’erreur avant de passer, en comptabilité réelle, les écritures et d’éviter de surcharger les comptes de régularisations ou de contre-passations de transactions mal imputées. On saisit provisoirement et on modifie quand on veut. Pour des raisons de bon contrôle interne, ces saisies provisoires sont inscrites dans des fichiers tampons, et font l’objet d’une purge régulière.
Quel dommage que le fichier des pré enregistrements n’ait pas conservé, dans le vocabulaire officiel, un aussi beau mot que « brouillard ».