La comptabilité : change ou devises
L’entreprise doit rendre compte, le plus fidèlement possible, des enjeux de change auxquels elle a à faire face et des couvertures éventuellement mises en œuvre pour en minimiser l’impact dans ses comptes.
La première question concerne le choix de la monnaie principale dans laquelle elle opère, dite monnaie fonctionnelle et qui va être retenue pour la présentation de ses comptes consolidés. Depuis la mise en œuvre des normes comptables internationales, ce choix est libre mais certains pays, comme la France, n’ont pas adapté leur droit national et la présentation de comptes, en dollar par exemple, n’est pas juridiquement solide même si la
conformité aux IFRS en est indiscutable. À une époque de problématique critique de taux de change entre les principales devises de référence mondiales, cette question n’est pas anodine. Une entreprise ne peut pas, en effet, couvrir le risque de change de sa monnaie fonctionnelle, puisqu’il est intrinsèque à son activité et donc représentatif du risque pris par l’actionnaire.
La deuxième question est relative à la conversion des états financiers des filiales et succursales étrangères de l’entreprise ayant une monnaie autre que la monnaie fonctionnelle du groupe. Les actifs et passifs sont convertis au taux de clôture de la devise, et le résultat au taux moyen.
il en résulte un écart qui figure dans les capitaux propres sous la rubrique « écart de conversion » et qui fluctue en fonction du risque de change assumé par l’entreprise dans ses filiales étrangères. Elle peut couvrir ce risque en utilisant la technique comptable de « couverture d’investissement net » (net investment hedge).
Un troisième sujet concerne, pour toutes les sociétés constituant un groupe, le risque de change entre la devise des comptes de chacune et celles relatives aux positions dans d’autres devises, créances et dettes principalement.
Les écarts constatés entre la valeur d’enregistrement et la valeur de règlement de ces positions donnent lieu à la constatation d’un résultat de change. Le risque peut être couvert par des opérations à terme, selon la méthode comptable de couverture de bilan (fair value hedge).
Enfin, il faut mentionner un risque de change qui n’a pas de traduction comptable immédiate, celui relatif à toutes les transactions futures, ventes et achats principalement. L’entreprise peut utiliser des instruments de couverture de change qui, dans ce cas, sont valorisés directement dans les capitaux propres systématiquement sous-jacents ou selon la technique de la couverture de flux futurs (cash-flow hedge).
La bonne appréciation du risque de change généré par un groupe international et complexe nécessite une lecture approfondie de l’annexe ( aux comptes pour bien appréhender les devises en jeu, les techniques de couvertures utilisées et les choix comptables associés.
Vidéo : La comptabilité : change ou devises
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