La comptabilité : couverture
En comptabilité comme en finance, il n’y a pas de définition en valeur absolue de la notion de couverture. Tout dépend de l’analyse des risques qui est faite et de l’intention de gestion de ces risques qui est décidée. Voici, par exemple, deux formulations extraites de rapports annuels récents et relatives à la gestion du risque de taux d’intérêts : pour l’un « afin de se prémunir contre le risque de taux, la politique du groupe vise à s’endetter à long terme à taux variables » et pour l’autre « le résultat du groupe est peu sensible aux taux d’intérêts. L’essentiel de son endettement est à taux fixe ».
Au-delà de l’apparente contradiction, les deux approches, qui procèdent d’une analyse d’incertitudes financières et de la manière de protéger la performance de ces incertitudes, sont légitimes. L’une privilégie la couverture de la valeur au bilan de la dette pour avoir un coût de capital en valeur de marché, l’autre privilégie la charge d’intérêt future pour avoir un coût du capital prédéterminé.
Les normes comptables ont récemment fait un effort considérable pour codifier la présentation et le traitement comptable des différentes approches de couverture.
La première est la couverture du bilan. L’entreprise couvre le risque de variation de valeur des postes du bilan, sujets à risque tels que : dettes et créances en devises, dettes financières à taux fixe.
En comptabilité, tous les instruments utilisés pour cette couverture ainsi que les actifs et passifs couverts sont comptabilisés en résultat. Si la couverture est efficace, les effets en résultat se neutralisent et reflètent bien l’efficacité de la couverture souhaitée.
La seconde est la couverture de flux futurs. L’entreprise couvre un risque sur des flux financiers à venir, tels que les ventes et les achats futurs en devises, produits et charges financières à venir.
Le traitement comptable est similaire au cas précédent mais, l’impact des instruments financiers en valeur de marché est pris en capitaux propres, à titre provisoire car les flux couverts ne sont pas encore intervenus et comptabilisés.
Lorsque les flux se concrétisent, la comptabilisation temporaire en capitaux propres de l’instrument de couverture est prise en compte de résultat définitivement, symétriquement aux flux couverts.
La troisième est la couverture d’investissements nets. L’entreprise peut couvrir le risque associé à des postes de bilan qui, comptablement, ne subissent pas ce risque avant la cession des actifs concernés : c’est le cas par exemple des actifs immobilisés dans des zones à monnaie étrangère.
Dans ce cas, le traitement comptable de l’instrument de couverture est le même que celui applicable à la couverture de flux futurs, c’est-à-dire en capitaux propres.
L’application en comptabilité des différentes approches de couverture décrites ci-dessus s’est assortie de contraintes très fortes de documentation et de tests d’efficacité.
Certaines entreprises, devant la complexité des normes, ont renoncé à qualifier leurs instruments de couverture, même quand l’intention était de limiter leurs risques induisant par là une volatilité accrue de leurs résultats.
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