la comptabilité : erreurs
Le 8 novembre 2001, le groupe de trading en énergie Enron déposait à la Securities and Exchange Commission un communiqué annonçant son intention de corriger le montant de ses capitaux propres de 1,2 milliard de dollars et de republier ses comptes à partir de 1997. Ce qui, au départ, avait l’apparence anodine d’un problème d’erreur comptable s’avérera une fraude considérable, entraînant la disparition de la société ainsi que celle d’une des firmes d’audit les plus prestigieuses, et des conséquences médiatiques incalculables qui en feront le symbole des grands dérèglements financiers du début du xxie siècle.
Avec Enron et les autres affaires qui suivront, la notion d’erreur comptable entre dans l’histoire avec une dimension inconnue jusque-là. On estime qu’entre 1997 et 2007, le nombre de sociétés américaines ayant reconnu des erreurs a été multiplié par 10, atteignant presque 1 200 cas en 2006, sans que des fraudes soient pourtant en cause dans la plupart des cas.
La réalité des erreurs comptables n’est pourtant pas toujours à la mesure de ces statistiques alarmantes.
En 2005, General Electric publie, à grand renfort de commentaires dans le rapport de gestion et dans sa communication financière, une correction de ses comptes 2001 à 2004. Le montant enjeu n’est pas très significatif, 226 millions de dollars sur l’exercice 2004, mais concerne un sujet comptable complexe et sensible relatif à la valorisation des instruments financiers.
La correction d’erreur comptable de general Electric a pour origine un point de technique comptable et se révèle sans aucune conséquence sur sa solidité financière et la qualité de sa gouvernance, et se fait dans la plus grande indifférence générale.
Y a-t-il donc des erreurs comptables à impact variable ? et qui sont ces comptables modernes qui se trompent plus que leurs homologues d’autrefois à manches de lustrine ?
En fait, il est rare que les comptables se trompent. Les véritables erreurs matérielles en comptabilité sont en effet peu fréquentes du fait des procédures de validation des logiciels, des règles de contrôle interne et de l’ampleur des procédures d’audit externe .
En pratique en dehors des fraudes, les erreurs dont il s’agit relèvent principalement de l’interprétation des normes ou de problèmes d’estimation et de valorisation. Le degré de complexité de certains textes comptables, comme les normes relatives aux instruments financiers ou aux modalités de reconnaissance du revenu , joint à la difficulté d’estimation des risques dans l’environnement moderne, expliquent la plupart des corrections d’erreurs conduisant à une nouvelle publication des états financiers.
En général, les corrections d’erreurs non significatives au regard des comptes publiés sont ajustées par le biais du compte de résultat de l’exercice où elles sont découvertes, sans que la communication financière en soit affectée.
Dans le cas contraire, il peut y avoir une correction et une nouvelle publication des comptes des exercices antérieurs, mais alors, un effort sera nécessaire au lecteur des comptes pour se faire une opinion sur les causes et les conséquences de cette correction.
Vidéo : la comptabilité : erreurs
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