La comptabilité : goodwill (survaleur)
Les mots ont souvent un sens caché, différent suivant les langues. Pour désigner le montant qu’il faut payer pour acquérir une société, au-delà de ses capitaux propres, l’Anglo-Saxon utilise un terme associé à «la volonté d’y aller» (goodwill), le Français sous-entend déjà qu’on l’a payé trop cher (survaleur).
Lors des dépréciations de goodwill intervenues dans les conjonctures de bulles financières comme celle de l’Internet, goodwill et survaleur ont retrouvé un sens commun.
Il est rarissime d’acheter une société pour sa valeur comptable, ou pour un montant inférieur (badwill). Il y a deux raisons récurrentes à cela.
D’une part, les actifs et passifs achetés ont une valeur pour l’acquéreur, au moment de l’acquisition, différente de celle dans les comptes. Un équipement industriel, mis en service il y a quinze ans et amorti sur trente ans, a toutes les chances de coûter plus cher aujourd’hui que 50 % de sa valeur d’origine. Il y a aussi dans le monde moderne de nombreux actifs incorporels que l’on achète mais qui, créés au fil du temps, ne sont pas à l’actif du bilan comme les marques ou les parts de marché. Il faut donc, au moment de la consolidation des comptes de la société achetée, les mettre à la valeur réelle pour laquelle on les a acquis. Cette opération dite d’affectation du goodwill laisse ensuite un montant résiduel, non affecté, qui représente une sorte de prime payée par l’acquéreur et justifiée par son espérance de gains futurs.
Les normes comptables antérieures obligeaient à amortir cet actif, même sur des durées très longues (quarante ans) pour éviter le maintien indéfini au bilan d’éléments non identifiés et pour que le résultat prenne en compte la nécessité de rembourser un jour l’investissement auquel il correspond. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, il suffit de tester que le goodwill a gardé au minimum sa valeur d’origine.
L’importance des goodwills générés dans les acquisitions récentes, pouvant atteindre plusieurs fois les capitaux propres, et les brusques dépréciations massives liées à des évolutions de l’environnement extérieur reflète la nouvelle approche des normes comptables.
Vidéo : La comptabilité : goodwill (survaleur)
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