La comptabilité : regroupements d’entreprises
La comptabilité des regroupements d’entreprises:
est parmi les sujets les plus ardus qui soient. La cause en est principalement historique : les méga-primes payées en titres, les considérables goodwill induits par les activités immatérielles, et toute l’activité d’ingénierie financière qui a entouré ces regroupements, ont entraîné une normalisation très stricte, un mode de comptabilisation unique et l’apparition de rubriques d’actif au bilan dont la signification pratique est toutefois mise en question.
Qu’un regroupement d’entreprises soit réalisé par paiement en numéraire, par endettement ou par émission de capital, il doit désormais donner lieu à un traitement comptable standardisé : il faut identifier un acquéreur et une cible, une valeur d’acquisition proche de la valeur de marché de la cible et analyser en détail tous les éléments d’actifs et passifs acquis pour les enregistrer au bilan de l’acquéreur à leur juste valeur, le solde non affecté constituent un goodwill dont il faudra suivre et éventuellement déprécier la valeur ultérieurement.
C’est donc le marché à un moment donné qui décide du nouveau bilan de départ des entreprises regroupées et qui peut influer notablement sur la valeur et les dépréciations ultérieures éventuelles.
Il faut reconnaître que les nouvelles normes en matière de regroupement d’entreprises, si elles présentent l’avantage de ne plus autoriser la neutralisation abusive du surprix payé hors acquisition, peuvent souvent ne pas refléter l’engagement des dirigeants pris vis-à- vis du marché.
Aussi dans une fusion d’entreprise réalisée par seul échange de titres, l’engagement de l’initiateur de la fusion peut être par exemple de dégager des synergies égales au moins à la prime payée par ses actionnaires dans l’échange.
Dans ce cas, le vrai goodwill vu d’un point de vue économique et financier est limité à la prime, mais les normes comptables l’obligeront à réévaluer les actifs et à dégager un goodwill complet égal à l’écart entre la valeur de marché et la valeur comptable, sur lequel aucun engagement n’aura été pris. Il s’agit d’un processus lourd pouvant conduire à une dégradation apparente du capital employé et des amortissements, et donc de la rentabilité de l’entreprise.
La conséquence probable sera alors la publication par l’entreprise de comptes pro forma pour corriger ce qu’elle considérera comme une présentation inappropriée. Des évolutions importantes des normes en matière de regroupements d’entreprises ont de nouveau été lancées par le normalisateur comptable international.
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